BLACKSWAN, après de multiples changements de lineups rappelant son groupe prédécesseur Rania, a finalement trouvé sa composition définitive. Fatou, NVee, Gabi et Sriya ont fait leur retour ce 31 juillet avec l’EP « Roll Up ».
L’année dernière, nous avions découvert la nouvelle lineup de BLACKSWAN avec « Karma », un titre inspiré par les origines indiennes de Sriya. Le groupe avait alors séduit de nouveaux fans qui ont attendu un an avant le retour du quatuor avec « Roll Up » aux influences western. Dans les crédits de cet EP porté par la title track éponyme, on retrouve le nom de Fatou dans l’écriture des paroles de « C’est Jamais Vue » mais aussi et surtout, de manière surprenante, Flo Rida pour les mix et masters.
C’EST JAMAIS VUE
On passera outre la faute d’orthographe en parlant de « C’est Jamais Vue ». Son rythme house est sans aucun doute inspiré de la culture euro trance. Fatou balance de manière nonchalante au début du refrain « je m’en fous de tout », affirmation d’une indifférence envers les critiques mais aussi des situations difficiles.
Malgré un mix par Flo Rida comme mentionné précédemment, les voix se perdent dans la production instrumentale. On se retrouve dans une confusion nuageuse, notamment lors du refrain et des parties chantées par Gabi, Nvee et Sriya. C’est d’autant plus dommage que certains passages sont intéressants et mériteraient d’être mis en avant comme le pré-refrain.
ROLL UP
L’EP enchaîne immédiatement sur la title track, « Roll Up ». La production est marquée par les percussions et une basse qui nous fait nous imaginer juste à côté d’enceintes lors d’un concert.
Après l’introduction, NVee commence à chanter – un autotune étrange couvre sa voix, que l’on retrouve un peu plus tard lors des pré-refrains. Sriya et Gabi ne sont pas épargnées par celui-ci. Lorsque l’on réussit à ignorer, les parties de chaque membre qui s’enchaînent dans un rythme erratique deviennent entraînantes.
Certains ont reproché à l’agence du groupe, DR Music, d’avoir fait appel à deux compositrices du groupe Lyre, notamment Alina Smith. Ces critiques se basent sur une impression d’imitation de BLACKPINK – ce qui est compréhensible à mes yeux. Le plus flagrant serait l’omniprésence des raps de Fatou et une place plus minime pour le chant.
BLACKSWAN exécute néanmoins à la perfection le concept girl crush avec un concept visuel western, et réussit à proposer une chanson entraînante.
DOUBLE DOWN
« Double Down » est dans la continuité de « C’est Jamais Vue » avec un synthétiseur pétillant et une ambiance house. On semble initialement ralentir un peu, mais le rythme reste vif.
La répétition de « double down da-da-da-down » à la fin du refrain est addictif et est sans doute le point culminant du titre.
On aperçoit un peu mieux les capacités vocales des chanteuses qui ne sont, cette fois, pas masquées par la production instrumentale.
LA BOUM
L’influence francophone de Fatou se fait encore une fois ressentir dans « La Boum » avec un titre directement tiré d’un des classiques du cinéma français.
L’ambiance rappelle vaguement « Cat & Mouse », b-side de « Karma », bien que teintée de nostalgie. Le magazine sud-coréen IZM connu pour ses critiques musicales cinglantes parle de « La Boum » comme « glissant comme un whiskey de qualité », et la comparaison semble bien trouvée.
CONCLUSION
BLACKSWAN prouve à la fois son originalité et sa maîtrise des codes de la K-pop dans cet EP globalement bien produit. Les quelques points négatifs sont facilement oubliés tant le positif prend le dessus, grâce à des chansons entraînantes et au charisme des membres.
« Roll Up » est désormais l’album s’étant le mieux vendu lors de la première semaine de BLACKSWAN, une évolution commerciale bien méritée pour le quatuor qui tisse doucement mais sûrement sa toile dans le monde de la pop sud-coréenne.