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JUKEBOX : Stray Kids dévoile les individualités de chacun dans la mixtape “HOP”

20 minutes

L’heure des titres en solo a sonné pour Stray Kids qui ont sorti une mixtape spéciale “HOP” le 13 décembre dernier. S’ils n’en sont pas à leur coup d’essai, notamment avec la sortie de SKZ-REPLAY en 2022, c’est pourtant la première fois qu’ils promeuvent une mixtape comme un album classique. Ici, ça se passe avec une title track, des albums physiques et différents clips musicaux. Ainsi, à l’occasion de leur tournée mondiale “dominATE” chaque membre du groupe propose un solo, que l’on découvre enfin en version studio. De quoi se préparer avant leurs dates au Stade de France en juillet prochain.

Un nouveau pari pour Stray Kids ?

Cinq mois après leur EP à succès “ATE”, le groupe tente un nouveau pari avec ce format mixtape, où l’individualité de chacun est mise en avant. Une chose est sûre, les premières dates de la tournée ont surpris les fans par l’assurance de Stray Kids, mais aussi par la diversité de leurs univers. C’est donc une mixtape essentiellement hip-hop, qui pourtant montre les forces de chacun, tantôt sur leurs couleurs musicales, tantôt sur leur prestance scénique.
Avant d’entrer dans la revue musicale, revenons sur leur vidéo INTRO. Stray Kids ont pour habitude de publier une vidéo explicative quelques jours avant chaque sortie. Ils reviennent sur la construction et enregistrement de l’album pour créer de l’anticipation auprès des fans. 

Vous pouvez la visualiser ici :

Analyse track by track 

Une title track qui sort de la mala taste ? Le cas de “Walkin On Water”

Après “Chk Chk Boom” et “GIANT”, c’est un morceau étonnant que Stray Kids a sorti, allant à contre-courant de ce qu’ils ont pu faire avant. En effet, “Walkin on water” nous étonne dès la première écoute par ses sonorités hip-hop old school, sorties tout droit des années 90, et sa production beaucoup moins saturée que leurs sorties précédentes, là où le mix, lui, l’est. Changbin le rappelle, c’est une première pour eux depuis leur b-side “Muddy Water” sur l’EP ODDINARY. Un choix d’autant plus surprenant que le tempo est parfois assez lent et qu’il n’y a pas tant de niveaux de samples que l’on aurait cru. Le titre nous rappelle ce que NCT pourrait proposer, notamment sur “90’s Love”, ce qui, en tant que Stayzennie (fan de Stray Kids ET NCT) n’est que plus satisfaisant.

On questionne alors la difficulté pour un groupe de continuer à se renouveler tout en gardant sa patte bien définie et son identité qu’on connaît bien avec la mala taste. L’accueil visiblement positif que les STAYs ont réservé à ce comeback est pourtant là bien qu’il semble un peu moins ressembler à ce qu’on connait du groupe.  En effet, comme HAN le dit dans l’INTRO, “Chk Chk Boom” mixait différentes inspirations et genres pour produire un son très riche en sonorités, là où “Walkin On Water” est plus épuré.

Le morceau utilise principalement des percussions dans un tempo bas.  Les voix des membres sont introduites par un chant en chœur puis Changbin dans le premier couplet. On entend également des techniques de flow plus classique hip-hop de la part des rappeurs du groupe. Les couplets sont courts et nous arrivons vite sur un refrain plus scandé que chanté, avec une mélodie simple. 

Une métaphore maritime

La métaphore de l’eau et de l’univers maritime est filée dans cette chanson au goût d’égotrip puisqu’ils annoncent que le monde est leur scène et qu’ils “marchent sur l’eau” tout en glissant avec aise. Stray Kids nous disent une nouvelle fois être à l’aise dans cet univers musical où rien ne semble les arrêter. HAN fait des comparaisons avec Nemo, le Basilik ou encore Aquaman alors que I.N nous dit qu’ils jouent avec les vagues. Il semblerait que le groupe continue cette thématique de confiance en soi et de sentiment de superpuissance, alors qu’elle dure déjà depuis plusieurs comebacks. 

On aurait peut-être aimé un peu plus d’évolution ou de profondeur dans cette thématique d’egotrip presque divin. En effet, si Stray Kids ont tout à fait la légitimité de revendiquer leur impact dans l’industrie, il semble qu’ils n’ont plus à le prouver dans leurs chansons dès lors qu’ils sont déjà établis. 

Une title track en somme efficace et agréable, bien qu’assez différente des cocktails épicés habituels du groupe et qui manifeste bien que “HOP” est une mixtape spéciale, quelque peu en marge de leur discographie.

On apprécie également la chorégraphie qui porte le morceau tout en incorporant des pas de hip-hop traditionnels très appréciables . Sur “Walkin on Water” c’est une formation moins complexe et plus relaxée qu’ils nous offrent, et ça fonctionne très bien!

Le clip suit cette tendance plus chill puisqu’il met en scène les membres dans un décor traditionnel alors qu’ils s’amusent avec des motos et des jet skis, mais aussi dans des salles de billard. Cette fois-ci, pas d’histoire alambiquée ou de théories si ce n’est de belles images et des scènes de performances.

Bounce Back

“Bounce Back” est une anger song, autrement dit elle est faite pour déverser son agacement et ses sentiments négatifs. Les paroles sont plus agressives et vindicatives que d’autres titres de Stray Kids, et pourtant elles ont été adoucies pour l’album. Le refrain dit aux méprisants “왠종일 짖는 수두룩한 악재 비켜 방 빼 다시 건재하게 Bounce Back” (pourquoi aboies-tu toute la journée, va sur le côté, laisse nous le passage, nous sommes encore plus forts). Les paroles restent sur cette veine de réponse aux “haters”, comme on l’entend couramment dans ce genre de musique.

La flûte et la basse en intro et outro, accompagnée par les ad-libs sont un vrai coup de cœur pour nous, particulièrement parce qu’on adore ces instruments.  Les sonorités sont intéressantes car le morceau utilise des percussions hip-hop tout en insérant de la basse plus rock, et des techniques vocales alternatives. On pense par exemple à la voix saturée de Felix en introduction mais aussi celle de I.N, presque parlée et chuchotée sur le deuxième couplet..

Un autre point fort du morceau est le second rap de Changbin en dernière partie de chanson qui termine sur un cri en suspens de “we did it” (on l’a fait). L’instrumentale s’arrête alors qu’il laisse s’exprimer des émotions qui avaient visiblement besoin de sortir de sa poitrine. Bangchan reprend en parlant “bring it back, come on” (ramène le – ndlr, sous entendant, ramenez le beat) dans une mimique assez théâtrale et en même temps très cliché des cyphers en hip-hop. La structure de ce morceau est particulièrement amusante et assez surprenante pour garder les auditeurs toujours plus curieux de la phrase d’après.

U (feat. TABLO)

TABLO est un véritable pionnier dans l’industrie musicale sud-coréenne, et particulièrement la musique hip-hop. Leader et producteur de Epik High mais aussi fondateur du label HIGHGRND, TABLO est particulièrement reconnu pour sa connaissance de la musique et sa voix au timbre si spécifique. Si TABLO a une de nos voix préférées c’est surtout parce qu’une simple phrase sortie de sa bouche livre autant d’émotions qu’un film dramatique d’une heure. C’est avec joie et (bonne) surprise que nous attendions ce featuring avec Stray Kids, nous étions curieuses de voir comment il allait réussir à s’intégrer dans un morceau avec les 8 autres membres. 

Sans surprise, c’est notre titre préféré de l’EP, ce fut un coup de cœur dès la première écoute, qui n’a d’ailleurs pas été suffisante car on a ressenti le besoin de la réécouter en boucle juste après. 

Le titre a été co-écrit et co-produit par TABLO et devait originellement être dans “ATE”, l’album précédent. Le titre lui-même est une sorte de jeu de mot / jeu visuel avec le “you’ (toi/tu) et la lettre “U” qui ressemble visuellement à une route en demi-tour.

Une « emo » song ?

L’instrumentale est très “émotionnelle” grâce à l’utilisation des samples de synthétiseur très mélodieux, mais aussi aux percussions drum & bass rapides placées en arrière plan. Les mélodies vocales de Seungmin et Bangchan en début de morceau donnent déjà un ton dramatique qui s’intensifie avec le premier couplet de TABLO (accompagné par de belles harmonies de Changbin). Tout semble parfaitement maîtrisé dans “U”, les couplets de chant et de rap, un refrain addictif grâce à une sublime mélodie vocale et une instrumentale électro. La transition avec le couplet de Changbin est d’autant plus satisfaisante que ce dernier arrive également à transmettre beaucoup de théâtralité et d’émotion. Felix l’introduit et le conclut comme s’il enveloppait le couplet par la douceur et la profondeur de sa voix.

Si l’on en croit la thématique du morceau, il s’agit du regret de l’être aimé, d’une relation qui s’est terminée et qui laisse l’autre errant (astray) dans les méandres de ses émotions. C’est évidemment le couplet final de TABLO qui est le point fort  de ce morceau, il s’y intègre parfaitement et apporte encore une nouvelle profondeur. C’est comme si “U” nous emmenait plus loin à chaque nouvelle partie. La conclusion du son est également signée TABLO qui chante quelques adlibs dramatiques “U know that I’d die, that i’d die for U” (tu sais que je mourrais pour toi.). Une chose est sûre, ici on est friandes de ce genre “d’emo-rap”, et la collaboration Stray Kids x Epik High a permis une belle œuvre de ce type.

Les solos 

Comme évoqué précédemment, cette mixtape met essentiellement en avant les titres solos des membres, préparés pour la tournée “dominATE”. Chacun d’entre eux a donc sa place spécifique dans l’ordre de l’album, et montre une couleur musicale très différente, à commencer par le leader Bangchan.

Railway (Bangchan)

Dans un ton très tendancieux et taquin, Bangchan nous dit “je préfère vous laisser libre d’interpréter cette chanson plutôt que de vous l’expliquer, je ne ferai aucun commentaire alors interprétez la comme vous le voulez”. Ce n’est pas la première fois qu’il sort un titre entièrement en anglais avec des paroles à double interprétation entre la forme littérale amoureuse et les sous entendu plus sensuels. Le morceau a su plaire aux fans par sa lasciveté et son style relativement sombre. Comme on le voit sur scène, Bangchan est enfumée de lumières rouges et retire son t-shirt pour susciter des réactions, que lui-même apprécie. Il semble que ses performances plaisent beaucoup par leur aspect “fanservice” généreux, et par la confiance que Bangchan a en lui et son charisme. 

Musicalement, on aurait tendance à dire que c’est un titre plutôt pop-r&b qui nous rappelle The Weeknd ou Chase Atlantic. Le mixage utilise quant à lui beaucoup d‘autotune et de modification de voix pour créer cet effet charmeur. La thématique du désir, de la connexion émotionnelle ou physique y est abordée tout du long. C’est un parti pris qui peut être clivant et qui pour notre part ne fonctionne pas toujours. En effet, nous sommes moins sensibles à cette direction artistique choisie par le leader, qui a pour autant bien trouvé son public. 

Unfair (Felix) 

Autre titre complètement en anglais, “Unfair” est écrit et en partie composé par Felix. Pour préparer ce morceau Felix s’est amusé à imaginer les émotions de différents personnages d’animation ou de film face à des situations anxiogènes, face à des choix multiples. C’est notamment la Bête dans “La belle et la bête” qui a servi de tremplin à son écriture car il évoque la monstruosité, le regard d’autrui sur soi, le sentiment de rejet mais aussi d’acceptation. En effet, son message principal est “tout le monde est digne d’être aimé” dans son individualité et dans ses faiblesses. On apprécie particulièrement l’allégorie du monstre déchu utilisée dans les paroles et dans le clip, à laquelle on peut aisément s’identifier.

La figure du monstre

 Il semble que l’on peut interpréter les paroles personnellement sur la base de nos propres doutes face à cette vie “unfair” (injuste), mais aussi par rapport à Felix qui semble se livrer sur son rapport au succès et à la constante observation. En cela, le refrain est fort “My life is so unfair /Everyone sees me as if I’m the beast out there / My dreams become nightmares /Please give me a break right now / I wanna just be myself /No one can truly see / The human inside me.” (ma vie est si injuste / tout le monde me voit comme si j’étais la bête du coin / mes rêves deviennent des cauchemars / s’il vous plaît, laissez moi tranquille / je veux juste être moi-même, personne ne voit vraiment l’humain que je suis à l’intérieur).

Musicalement, l’introduction du morceau avec les instruments à cordes est excellente. La production est assez dramatique pour suivre la thématique choisie. On pourrait facilement voir ce morceau synchronisé dans un film fantastique.  La structure est simple et juste, le refrain est efficace et les couplets rappés sont maîtrisés par Felix dont le timbre de voix est assez singulier. Le rap mélodieux lui va très bien. La seule chose qu’on regrette est ce mixage de la voix parfois métallique et un peu dissonant. Si Felix a beaucoup de potentiel vocal, on a du mal à comprendre le choix d’effets sur sa voix à la post production. En effet, le correcteur de pitch est un peu trop prononcé par moments, nous éloignant de l’émotion recherchée.

Hallucination (I.N)

“Hallucination” est un de nos solos préférés de l’album, ce qui n’est pas étonnant lorsqu’on comprend que Changbin a activement participé à l’écriture et la composition du morceau. En effet, c’était originellement un solo du rappeur qui l’a éventuellement suggéré au maknae, et qui lui sied particulièrement. Avec quelques arrangements, changeant les parties rap en mélodies vocales, I.N s’est approprié la chanson avec brio pour nous montrer une toute nouvelle image de lui. Jeongin y montre ses capacités vocales, son charisme sur scène et sa théâtralité.

Face à une telle chanson, on se retrouve comme piégés par ses hallucinations et son incapacité à discerner le vrai du faux. C’est comme un univers fantasque et anxiogène qui nous embarque. La direction artistique du clip est aussi excellente que la chanson car on voit I.N dans des situations presque horrifiques. Les éléments classiques du miroir cassé, de la baignoire d’eau, des oeuvres d’art en pagaille sont entrecoupées par des scènes de danse sur fond noir. Visuellement et musicalement, on sent une inspiration Taemin, et c’est un compliment. C’est d’autant plus satisfaisant de voir I.N évoluer en tant qu’artiste et prendre confiance en ses compétences.

La structure du morceau rejoint le fond du propos, avec différentes sections parfois chantées et mélodieuses, puis parfois plus volontairement dissonantes avec beaucoup de réverbération. Tantôt des chuchotements, tantôt une instrumentale EDM seule pour un dance break, “Hallucination” est un titre complet. On salue vraiment tout le travail opéré dessus et on a très hâte de la voir en live en juillet prochain.

Youth (Lee Know)

Lee Know a participé à l’écriture de son solo “Youth”, un morceau rétro et frais qui change complètement de la chanson précédente. Ce qui est assez remarquable avec cet album  est  la variété de sonorités explorées. Minho voulait faire une chanson sur la jeunesse tant qu’il est encore dans la fleur de l’âge, pour lui l’enjeu était de transmettre un message simple et assumé : profiter de la vie et s’amuser au maximum. La chorégraphie est facile à reproduire, elle permet des moments de freestyle et invite les fans à lâcher prise.

Dans une atmosphère douce et mignonne, “Youth” est comme une pause dans cette direction artistique plus dramatique et lourde que le concert “dominATE” propose. Si elle n’est pas aussi travaillée ou imposante que d’autres solos, et par conséquent peut-être moins populaire auprès des fans, elle reste sympathique par sa fraîcheur en live. 

So Good (Hyunjin) 

Hyunjin est un danseur également, donc on imaginait bien un morceau fait pour la scène et la performance. Écrite et composée en partie par lui-même, cette chanson permet à Hyunjin de montrer sa créativité . Si d’habitude ses solos sont plus tristes et doux, ici il propose une chanson plus positive et joyeuse, prônant la beauté de la vie. 

On apprécie encore une fois la théâtralité du titre qui propose un dance break en plein milieu. Hyunjin nous dit “s’imaginer comme le roi d‘un pays qui n’existe pas sur terre” et on le suivrait bien. Il a choisi le thème du désert et le concept d’alien mystérieux dans son clip performance qui fonctionne parfaitement avec le son. Le titre nous a perturbé à la première écoute, justement parce qu’on ne s’attendait pas à cela de Hyunjin et parce que la structure de morceau ne permettait pas de prédire ce qui arriverait après. Au même titre que pour “Youth”, c’est une chanson faite pour être performée et vue, plus qu’écoutée en version studio. Elle est peut-être moins à notre goût, mais nous saluons son originalité certaine.

ULTRA (Changbin)


Comment parler de “ULTRA” sans dire qu’il est le meilleur solo de l’album ? En toute subjectivité, nous pensons que Changbin a fait un sans faute sur cette chanson. Entre les toplines, les couplets rap, le dance break, la production musicale, tout est parfaitement ficelé pour nous rendre accro. On reconnaît ici la signature artistique de Changbin qui n’hésite pas à créer des instrumentales fortes, complexes par la juxtaposition de samples qui s’additionnent bien entre eux, avec des modulations de voix puissantes.

Dernier solo présenté sur la scène de “dominATE”, la performance elle-même est impressionnante par la domination de la couleur verte et la présence imposante du rappeur sur scène. Il a pensé son solo comme une performance à la “reckless energy” (énergie imprudente). Autrement dit, une atmosphère très brute et sous tension, prête à être amenée à un “ultra level” (très haut niveau). Changbin nous avoue même que c’est une chanson qu’il a créé directement en pensant à la performance scénique. Le temps d’un instant, Changbin devient le personnage de Hulk, qui lui colle parfaitement.

Une chanson équilibrée

L’introduction du son directement sur sa voix qui s’écrie “Put ’em up, put ’em up, put ’em up /The music can wake me up again and again and again” (mets les choses en place, la musique peut me tenir éveillé encore et encore et encore) est addictive et on a envie de le suivre. La répétition du mot “ultra” pour définir son pouvoir (et celui de la musique) rentre en tête très vite . 

Il utilise beaucoup de caisse claire , mais aussi des samples plus électro lui permettant de faire un dance break. Un choix pas si étonnant de sa part quand on sait qu’il est aussi bon danseur que producteur et qu’il a commencé sa carrière par cette discipline. La chorégraphie incorpore donc beaucoup de détails sur les beats et est aussi puissante que la musique. 
Ce qui est frappant avec Changbin lorsqu’il explique la création de ses morceaux est sa capacité à écrire avec justesse et exprimer sa vision des choses avec vulnérabilité et humilité. Dans la vidéo INTRO il nous dit : “bien sûr qu’il y a des moments où je faiblis, où je me montre vulnérable, mais je souhaite protéger les personnes autour de moi. (…) l’idée n’est pas de me montrer fort juste pour le plaisir. Je veux juste être quelqu’un de responsable, sur qui on peut compter, et c’est ce que je veux exprimer grâce à la musique”.

Hold my hand (HAN)

Autre solo excellent de l’album, “Hold my hand” est typiquement le genre de sonorité pop-rock que le public actuel adore . Dans une direction artistique très rock des années 2010, mais aussi très OST d’anime, HAN joue sur la nostalgie de nos années adolescentes, voire de jeunes adultes. Il dit vouloir faire une chanson qui “capture l’essence de la jeunesse, de son âge, de là où il en est dans sa vie. Entre tristesse, luttes et inquiétudes, il y a énormément de choses à gérer”. 

Malgré cela, “Hold my hand” est un titre positif et réconfortant car malgré toutes ces inquiétudes, nous ne sommes pas seuls et nous vivons cela ensemble. Ce n’est pas sans rappeler les premières thématiques de Stray Kids dont le concept même étaient l’errance de la jeunesse, le dépassement de soi et le sentiment d’être ensemble, même dans la solitude. Il nous révèle qu’elle a un lien direct avec son solo “Alien” et qu’il a pensé son clip comme cela. Son lui du futur rassure son lui du passé et un vrai jeu de communication avec lui-même se met en place.

Pour sa performance sur scène, HAN voulait courir et se libérer, et c’est ce qu’il fait puisqu’il parcourt toute la scène. Il montre également la versatilité qu’on lui connaît bien en rappant et en chantant de belles mélodies vocales. Il ne s’arrête pas là puisqu’il joue également lui-même de la guitare sur scène, ajoutant une nouvelle dimension à sa performance d’artiste complet. 

As we are (Seungmin)

Pour le dernier solo de l’album, Seungmin nous offre une chanson ravissante par son timbre de voix. Lorsqu’il a pensé son solo, il a voulu travailler avec Hong Jisang qui l’a accompagné sur les paroles et la composition. Dans une chanson essentiellement pop-rock, très similaire aux sonorités de Day6 (dont Seungmin est fan), il exprime sa gratitude et ses vulnérabilités auprès des gens qui l’aiment et qui le soutiennent. Ce sont des paroles douces et positives qui sont extériorisées aux travers de mélodies vocales des plus agréables. La guitare et la batterie prennent une place centrale dans ce morceau et Seungmin joue, lui aussi, du premier instrument sur scène. Son individualité et sa sensibilité artistique sont particulièrement exprimées lors de sa performance scénique. 

Il nous dit lui même dans l’INTRO que “à ce jour, chanter cette chanson est parfois lourd, même après l’avoir performée à plusieurs concerts, je me trouve encore à prendre de grandes inspirations avant de monter sur scène”. En effet, il se livre et se montre à nu émotionnellement, ce qui rend ses prestations encore plus touchantes.

Dans son clip, beaucoup d’éléments personnels sont montrés , notamment son amour pour le baseball ou la musique, qui n’ont pas échappé aux STAYs.

Verdict :

“HOP” est un album très particulier pour Stray Kids qui montrent à la fois leur force en tant que groupe mais aussi leurs individualités avec les solos. Conçus pour la scène, les morceaux ne peuvent être plus différents les uns des autres. Cette versatilité rend la mixtape intéressante non pas par sa cohérence mais par cette diversité. On apprécie l’authenticité du groupe qui s’amuse à créer des morceaux qui correspondent à chacune de leurs envies, sans apparentes règles imposées. Cet album sonne comme un cadeau pour les fans, une pause dans leur course à la mala taste pour simplement révéler leurs univers personnels.  


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