triples lovelution

JUKEBOX : La formule de l’amour de soi : tripleS LOVElution avec « Girls’ Capitalism »

La troisième unité de tripleS a fait son debut sous le nom de LOVElution. Leur mini album, sorti en août 2017, est porté par le titre principal « Girls’ Capitalism », une ode à l’amour de soi.

TRIPLES 

tripleS est un girlgroup qui a fait ses débuts le 13 février 2023 sous l’agence Modhaus. Le groupe contient 24 membres dont seulement 16 ont été révélés jusqu’à présent (août 2023). tripleS est unique dans le sens où leurs unités de groupe et leurs promotions sont décidées par leur fans. 

LOVElution est la sous-unité ayant précédé à EVOLution, formée à partir des votes des fans dans Grand Gravity. 

Un « Gravity » est un événement où les fans peuvent voter sur Cosmo : the Gate, l’application officielle pour tripleS et ARTMS créée par Modhaus Inc., pour une gamme de choses différentes telles que pour les sous-unités, l’ordre dans lequel les unités sont promues, les title tracks, et d’autres choses liées au fandom. 

Pour voter, chaque fan doit lancer un COMO (un jeton de vote), qui est obtenu en achetant des objets (comme une « digital objekt », une photocard virtuelle sous forme de NFT). 

LOVElution

Les huit membres choisies par les fans pour cette unité sont SeoYeon, HyeRin, YuBin, Kaede, DaHyun, Nien, SoHyun et Xinyu. Pour ces trois dernières, il s’agit de leurs débuts dans tripleS. 

La chanson titre ‘Girls’ Capitalism’ peut envoyer des ondes positives et vous dire que vous êtes ‘Be (you) tiful’ (Être soi-même est ce qu’il y a de plus beau).

– SoHyun, membre de tripleS LOVElution

GIRLS’ CAPITALISM 

Le clip de « Girls’ Capitalism » débute avec une succession de groupes d’élèves qui posent lors de photos de classes. Plusieurs clubs sont présents : des girlscouts, un groupe de musique, des ceintures noires d’arts martiaux, des passionnés d’insectes. Chacun des groupes sourit lors de la prise de la photo : « Smile ! Looking at the camera ! » 

Puis, ce sont les membres de LOVElution qui apparaissent. Elles sont le « Mad Money Club », une référence certaine au mot « capitalism » qui compose le titre de la chanson.

Le capitalisme est un régime économique dans lequel les moyens de production n’appartiennent pas à ceux qui les utilisent (les travailleurs). Ce système s’appuie sur la propriété et l’entreprise et estime que le marché est parfait puisqu’il se régule seul sur le principe de l’offre et de la demande. (source : Larousse)

La chanson commence par un « lalala » qui devient caractéristique de tripleS et de Jaden Jeong, le directeur artistique du groupe. Cependant, cette onomatopée est suivie du mot « heart » (coeur), impliquant que la chanson ne parlera pas des théories économiques du capitalisme, mais plutôt d’une métaphore liée à l’amour de soi. 

LOVElution se retrouve ainsi dans une école, en train de faire défiler leur feed instagram qui semble être sans fin selon les paroles. Tout en faisant brûler de la sauge, qui est liée selon plusieurs croyances religieuses et ésotériques à la purification de soi et de son énergie, le téléphone est retiré des mains : le bonheur ne se trouve pas en regardant les autres. 

La première règle du « Mad Money Club » est : « ne pleure pas, sois riche ». On sèche ses larmes avec des billets, prouvant au monde entier que l’on peut gâcher son argent, se consoler avec en le dépensant. On y voit une Kaede récupérer cet argent jeté à terre et froisser, le plaçant dans des pages d’un livre pour essayer d’aplatir et défroisser les billets. C’est la règle numéro deux : « lis plus ». 

La troisième règle : « pas d’argent, pas de futur ». Les paroles disent ainsi qu’il faut prendre soin de son compte bancaire, tout en montrant Kaede travaillant dans un fast food, effectuant des tâches répétitives et se perdre dans un ennui jusqu’à oublier ce qu’elle fait. 

Le refrain demande à ce que l’on appelle la protagoniste belle, puisque « mignon » est maintenant dépassé, has-been. Les membres du club doivent ainsi obéir à la quatrième règle : « danse lorsque tu te sens moche ». 

La cinquième règle n’est autre que « rêve plus grand ». Les membres prient devant une statuette de Bouddha, rêvant de plus de liberté à travers la richesse. Ensuite, il faut « manger sain ». Cette sixième règle est prise à la rigolade puisqu’elles mangent un sandwich dont la garniture n’est autre que des billets au lieu des salades. 

Les membres disent « I love myself » alors qu’une nouvelle règle apparaît : « vois différemment (ndlr : les choses) ». 

Inner beauty, gonna cherish my inner heart

Inner beauty, aesthetically confident attitude

Inner beauty, gonna love myself the most

I’m beautiful, love me better

« Beauté intérieure, je vais chérir mon coeur intérieur

Beauté intérieure, attitude esthétiquement confiance

Beauté intérieure, je vais m’aimer le plus, 

Je suis belle, aime-moi mieux »

LOVElution se détache doucement des standards du monde contemporain. Adieu les réseaux sociaux, adieu la comparaison constante avec les autres. Regarder les influenceurs sur les réseaux sociaux poster les meilleurs côtés d’une vie qui reste souvent inaccessible à beaucoup n’aidera pas, malgré l’attrait de ces contenus qui peut nous faire rêver. L’argent est pourtant encore vu comme un idéal, comme quelque chose de doux, représenté lors de ce second refrain par un nounours gonflable géant dont les yeux sont des symboles dollar. 

La huitième règle apparaît alors : « essayer de nouvelles nourritures ». Xinyu se regarde dans le miroir, les yeux exprimant de la tristesse et du doute alors qu’elle décide de croquer dans une barre de savon. 

« N’aies pas peur d’être folle » est la règle numéro neuf. LOVElution fait donc la fête dans ce qui semble être une illusion de soirée. Le rêve se brise, montrant en réalité qu’elles se trouvent dans le fast food montré précédemment dans le clip, observée avec confusion par les clients. 

La dernière règle est « just be(you)tiful », un jeu de mots qui ne peut pas être traduit en français, mais qui signifie tout de même « sois toi-même, sois belle ». 

Les huit membres de LOVElution se perdent ensuite dans une foule composée d’autres jeunes gens, tous habillés de la même manière : un t-shirt blanc et un jean. Ce rassemblement se termine alors que chacun est allongé dans l’herbe, formant un cœur géant. Serait-ce le symbole du « like » des réseaux sociaux ? 

Tous se mettent à courir, atteignant une forme de liberté malgré le fait d’être banal. tripleS montre ainsi que la banalité, la simplicité n’est pas une mauvaise chose. Le bling bling que l’on voit quotidiennement sur internet n’est pas tout. 

La simplicité du t-shirt blanc et du blue jeans est l’opposé total des belles tenues des influenceurs sur instagram, un détachement aussi peut-être de la fast fashion qui pousse à toujours consommer plus, succombant à des modes qui ne durent pas, alors que leur tenue est intemporelle. 

Gonna love myself in the mirror 

« Je vais m’aimer dans le miroir » (je vais aimer mon reflet) 

Fini les « corsets », ces fameux standards de beauté qui sont presque inachevables en Corée du Sud, ceux qui forcent les femmes à entrer dans un moule bien précis et loin de favoriser l’individualité. 

Porter tous les jours du maquillage, avoir une double paupière, avoir un nez fin et des lèvres pulpeuses. Etre mince quitte à se rendre malade et s’affamer mais posséder tout de même une silhouette en 8. S’habiller « fémininement » pour prouver son genre, avec des jupes courtes, des talons et des hauts flatteurs. 

tripleS dit adieu à tout ça, sur fond d’humour avec l’argent qui revient toujours au fil du clip vidéo. Les standards de beauté et de statut social ne sont souvent atteignables qu’avec cet outil : chirurgie esthétique, pilules amincissantes, salles de sport, vêtements chics, voiture de luxe, téléphone … 

La chanson en elle-même rentre dans le son typique de tripleS, légère et rétro, tout en s’intégrant dans le paysage musical de la K-pop aujourd’hui. Le rythme n’est pas agressif, mais sans être trop doux non plus, exprimant une sorte de décontraction dans leur approche de leur carrière. 

B-SIDES

« Complexity » prouve que les membres de LOVElution ne sont pas des êtres ayant une seule dimension, mais qu’elles sont complexes. Leur coeur est « divin », alors la personne qui les aime doit correctement les séduire pour gagner le privilège d’être avec elles. La chanson bénéficie de promotions dans les music shows.

« Black Soul Dress » est la quatrième track du mini-album. En plus des fameux « lalala » plébiscités par Jaden Jeong, on retrouve dans « Black Soul Dress » le « dadada » présenté dans « Air Force One » de ARTMS. Le CEO de Modhaus est assez persistant dans ses idées – mais il ne faudrait pas que celles-ci deviennent tellement répétitives que l’on s’en lasserait. 

Une petite utilisation de trompette dans la chanson est agréable et apporte une pointe d’originalité dans la discographie de tripleS. Ce titre est d’ailleurs produit, écrit et arrangé par Park SoHyun, membre de l’unité. 

Les paroles expriment le fait de danser dans la pluie, sous des nuages sombres, le « dark mode ». Avec la petite robe noire, les membres révèlent leur individualité et affirment qu’elles feront ce qu’elles veulent. 

« Seoul Sonyo Sound » suit ensuite. Quelque chose d’intéressant à propos du titre de cette chanson est que « Seoul Sonyo » a été déposé par Modhaus, teasant peut-être un projet futur en présentant le son des « Seoul Sonyo », les filles de Séoul. Encore une fois, on retrouve en introduction « dadada », ce qui commence à faire beaucoup au sein d’un seul et même EP. 

Le refrain est dans un registre vocal un peu aigu, qui lui confère une impression de légèreté et de flottement. C’est le moment le plus mémorable de la chanson selon votre auteure – mais cela est presque normal pour un refrain ! 

On enchaîne avec « Cry Baby » qui tire vers la pop-rock avec une guitare affirmée et une basse funky. Avec les paroles, on comprend que les membres de LOVElution tentent de rassurer ses auditeurs : ils ne sont pas des « cry baby », des pleurnicheurs, mais des personnes qui expriment leurs sentiments. Ils peuvent pleurer, mais tripleS sont là pour leur dire qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils n’ont pas à avoir peur. 

« Speed Love » possède une mélodie basée sur le piano. On y retrouve des sonorités similaires aux débuts de LOONA avec l’unité ⅓. Les paroles expriment la volonté d’avoir un amour qui va vite, un amour qui arrive si rapidement que l’on se sent euphorique. « I just wanna rush this » / « I just wanna like you » 

L’album se conclut avec « Number 8 » qui possède des éléments d’instruments à corde assez typiques de l’Asie, ainsi que de percussions qui rappellent des tambours. tripleS fait honneur à ses origines avec une outro qui ne possède pas d’autres paroles que les onomatopées habituelles. L’instrumentale est jolie, et cela est presque décevant qu’elle n’ait pas été plus exploitée lors d’une chanson entière. 

TOURNEE AMERICAINE 

tripleS LOVElution est parti en tournée aux Etats-Unis pour promouvoir le mini-album ↀ Muhan. Avec plusieurs dates à travers le pays, l’unité a pu rencontrer ses fans. 

On notera également l’ambiance plus intimiste du fan-meeting à Chicago après l’annulation du concert par la salle. Lors de cet événement, plusieurs WAV ont pu assister à un showcase et interagir avec les membres de LOVElution, leur offrant des souvenirs exceptionnels. 

Nous pouvons ainsi peut-être nous attendre à une tournée de EVOLution par la suite, et avec un peu d’espoir à des dates du groupe entier en Europe. 

Diverses émotions allant de l’excitation à la tristesse coexistent au sein de notre album, élevant les sentiments du groupe.

– Xinyu, membre de tripleS LOVElution

Auteur / autrice

  • Rachel

    Rédactrice en cheffe et pvtiste en Corée ! Après avoir découvert la K-pop en 2016, c’est pour toute la culture coréenne que je me suis passionnée. Au travers de mes articles, c’est mes coups de cœurs et aventures que je souhaite partager avec les lecteurs de dear. korea.

    Voir toutes les publications

Nos derniers articles