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CAFFE LUNGO : Le modèle de la K-pop et son internationalisation

Récemment, le début du nouveau groupe féminin de JYP, VCHA, a lancé un nouveau débat dans la communauté des fans de K-pop à l’international. VCHA est en effet un groupe composé uniquement de membres non-coréennes et créé à l’issu du survival « A2K » (America To Korea) sur le modèle de la K-pop.

Le principe de VCHA est de performer aux Etats-Unis ainsi qu’en Corée du Sud, puisque JYP Entertainment souhaite investir le marché américain, comme la plupart des agences de K-pop. Ce n’est donc pas un concept « neuf » : BTS a ainsi sorti « Dynamite » ou encore « Butter » pour plaire aux anglophones, tout comme BLACKPINK a proposé des featurings avec Selena Gomez, Cardi B ou encore Lady Gaga pour séduire le marché américain. 

De même, JYP a d’ores et déjà exporté le modèle K-pop au Japon avec le groupe NiziU, composé lors d’un survival (« Nizi Project »), qui connaît actuellement une deuxième saison prochainement afin de former un nouveau boygroup. NiziU se classe dans le genre de la J-pop, tout en suivant le prototype perfectionniste de son équivalent coréen. Alors que les idols de J-pop les plus connus tels que AKB48 et ses sister groups (HKT48, NMB48 …) se concentrent plus sur le fait de donner l’impression de s’amuser lors des performances tout en renvoyant une image très pure, NiziU sont à l’image de leurs aînées, Twice et Itzy. 

NiziU, bien que peu suivi en occident, est un groupe extrêmement populaire au Japon. Entre juillet et septembre 2023, le groupe a donné dix-sept représentations dans des villes telles que Tokyo, Chiba et Osaka devant 185,000 personnes en tout. 

Cependant, JYP est le premier à proposer un groupe basé sur le modèle de la K-pop destiné au marché américain. VCHA suivra des codes précis de chorégraphies, de techniques vocales, de styles musicaux et de présentation globale : attitude, stylisme … Et cela en chantant en anglais. VCHA est destiné à s’intégrer au paysage musical américain en suivant les traces de groupes tels que Little Mix (« Wings », « Black Magic », « Move »), Fifth Harmony (« Miss Movin’ On », « Me & My Girls ») , Boys World (« Girlfriends »)… 

C’est le même principe que suit désormais HYBE à travers le survival « Dream Academy ». Pourtant, « Dream Academy » est globalement mieux reçu par les fans de K-pop que « A2K ». 

Pourquoi ? Certainement parce que les participantes de « Dream Academy » ont été entraînées par HYBE pendant un an, tandis que « A2K » était basé sur le fait de trouver des talents bruts, qui n’ont pas connu d’entraînement K-pop. De ce fait,Alors les membres choisies pour faire partie de VCHA semblent moins prêtes à entrer dans l’industrie. 

Alors pourquoi continuer de vouloir faire des groupes de « K-pop internationaux » ? 

Le marché américain est devenu assez porteur pour la K-pop. A vrai dire, depuis plus d’une décennie, les agences redoublent d’efforts pour exporter leurs groupes dans ce pays où les artistes sont propulsés au rang de stars. 

Les charts les plus reconnues sont américaines, notamment le Billboard Hot 100 qui est convoité par les artistes du monde entier. Les plus grandes stars de la pop sont souvent américaines : Lady Gaga, Beyoncé, Katy Perry … Se faire une place aux Etats-Unis, c’est bénéficier d’une exposition dans tout l’occident, puisque l’Amérique du Nord possède une influence énorme notamment en Europe. 

Il serait bien plus difficile de viser le marché britannique pour tenter de se faire connaître dans le monde entier. Prenons les exemples de One Direction et de Little Mix. Les deux groupes sont issus de X Factor en Angleterre et signés à l’origine chez Syco, le label de Simon Cowell, juge de l’émission. 

Alors que One Direction connaît immédiatement le succès en Europe avant même la finale de X Factor (2010), ce n’est qu’après la sortie de leurs premiers singles (« What Makes You Beautiful », « Gotta Be You », « One Thing ») que le groupe signe avec le label américain Columbia Records. 

Le co-président du label, Steve Barnett, déclare en novembre 2011 que signer le boyband n’était pas une décision très compliquée. Le manque de boybands à l’époque l’a poussé à saisir l’opportunité. Les Backstreet Boys ont arrêté la musique en 2005, NSYNC en 2002, et les Jonas Brothers ont décidé de se concentrer sur leurs carrières solo en 2011. 

C’est ainsi qu’en 2012, One Direction assure la première partie du boyband de Nickelodeon, Big Time Rush, ouvrant une voie aux britanniques pour se faire connaître des américains. Les 5 membres des « 1D » apparaissent par la suite dans iCarly et dans le Saturday Night Live, leur assurant le succès. 

Pas besoin de tergiverser sur le succès qui suivra pour Louis, Zayn, Niall, Harry et Liam. Le quintuor sort cinq albums qui sont des succès commerciaux, atteignant les sommets des charts et brisant même les records des Beatles ! 

Little Mix participent à X Factor en 2011. Tout comme les One Direction, le groupe est formé au cours de l’émission et remporte même la finale. « Wings » sort en août 2012, précédant la sortie de leur premier album DNA en novembre de la même année. 

En janvier 2013, le quatuor signe chez Columbia Records mais l’album Salute, sorti la même année, ne connaît pas un franc succès aux Etats-Unis. Cela est certainement dû à un manque flagrant de promotions du label américain. Cependant, le groupe apparaît tout de même en couverture du légendaire magazine Seventeen et dans l’émission « Good Morning America ». En 2014, leur tournée américaine est annulée – la raison officielle étant que Little Mix a décidé de se concentrer sur la production de son futur album. 

Lorsque l’on regarde les distinctions que Leigh-Anne, Jade, Perrie et Jesy ont pu reçevoir, on y retrouve des Brit Awards, des MTV Europe Music Awards, un IHeartRadio Music Awards … Bref, aucune récompense américaine. 

Malgré un label américain, le manque de promotions aux Etats-Unis nuit au succès du groupe. Little Mix reste néanmoins apprécié en Europe, sans pour autant vraiment réussir à sortir de la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, chacune des membres se concentre sur sa carrière solo. 

La comparaison entre les deux groupes britanniques prouve que les Etats-Unis ont un rôle important à jouer dans la popularité des groupes. Le soutien d’un label implanté sur le territoire américain n’est pas nécessaire : BTS ont bien réussi à s’exporter alors que BigHit n’était pas encore sous HYBE. 

On peut également penser à Wonder Girls qui a assuré la première partie des concerts des Jonas Brothers en 2009, ou encore Crayon Pop pour Lady Gaga en 2014. En 2011, Girls’ Generation faisait leur premier concert aux Etats-Unis au mythique Madison Square Garden. 

Avec l’explosion de la popularité de la K-pop partout dans le monde ces dernières années, il semble presque naturel que les agences coréennes tentent de trouver une nouvelle formule magique pour pérenniser leur succès à l’étranger. 

La K-pop ne capte pas une grande partie du marché mondial. La musique latine et l’afrobeat, en revanche, connaissent une croissance très rapide. Pour nous, il est plus urgent d’augmenter notre visibilité. C’est pourquoi nous nous intéressons davantage aux labels américains et sociétés de gestion pour construire nos infrastructures. 

Bang Si-hyuk (« Hitman Bang », Président de HYBE Corporation) sur CNN à propos de HYBE America et « Dream Academy » 

Les chansons en anglais ou les quelques membres de nationalités différentes dans les groupes ne suffisent plus. Aujourd’hui, il faut être le premier à inventer de nouveaux concepts pour s’affirmer comme visionnaire. 

La K-pop est devenue de plus en plus transnationale et hybride. Tous les aspects de la K-pop ont désormais transcendé les frontières nationales de la Corée, de la production à la consommation et des nationalités des artistes à leurs styles musicaux et vestimentaires. 

Ahn Ji-hyun, « K-pop Without Koreans: Racial Imagination and Boundary Making in K-Pop », International Journal of Communication 17(2023), 92–111

K-pop sans frontières 

XG 

C’est ainsi que XG est apparu. XG est un girlgroup composé de sept membres, toutes japonaises, et qui se produit principalement en Corée du Sud. Entraînées selon le modèle K-pop par Simon Jakops, producteur et ancien membre du groupe DMTN, sous l’agence AVEX, elles ne chantent qu’en anglais. 

La réception a été mitigée du côté du public coréen, qui s’est demandé pourquoi le groupe assurait ses activités en Corée alors que les paroles sont en anglais. Leur début avec « Tippy Toes » n’a pas vraiment attiré l’attention. 

Avec « Mascara », on voit un intérêt apparaître autour de XG, mais cette dernière ne décollera vraiment qu’avec « Shooting Star » qui propose un concept Y2K. Ce dernier, très exploité récemment dans la K-pop, a été applaudi par les fans de K-pop qui ont reconnu que XG l’avait exécuté avec beaucoup de justesse. 

Cependant, le groupe est souvent critiqué pour son utilisation du AAVE (African-American Vernacular English), un dialecte anglais utilisé par les africain-américains et distinctifs des quartiers défavorisés où vivent principalement des classes ouvrières, dans un but de paraître « hip-hop ». 

Les influences de la musique noire (jazz, rock, hip-hop) sont indéniables dans la K-pop qui continue d’exploiter les codes de cette dernière tout en affirmant inventer quelque chose de nouveau. De même, cette inspiration tombe parfois dans l’appropriation culturelle : braids, dreads, utilisation de l’AAVE … 

La youtubeuse Adeola Ash relève également l’utilisation de comportements et de styles vestimentaires popularisés par des femmes noires aux Etats-Unis par Lisa et Jennie dans BLACKPINK. Selon elle, cela ressemble plus à du cosplay qu’à une démonstration d’authenticité artistique. 

Cette remarque ne s’applique pas qu’à BLACKPINK mais à une grande majorité des idols, notamment pour les rappeurs qui tente de reproduire un « accent noir » (blackccent) pour se donner une dimension badass ou sexy. 

Si cela est considéré cool et comme une preuve de flow par une partie des fans de K-pop, les personnes noires ayant cet accent sont systématiquement victimes, dans leur quotidien, de critiques et de discriminations. 

La banalisation de ce genre de pratiques dans la K-pop par des groupes aussi populaires que BLACKPINK inspire forcément d’autres producteurs coréens, qui ne voient pas nécessairement le mal que cela cause. Pourtant, après des dizaines de bad buzz et l’exportation massive de la K-pop aux Etats-Unis, on pourrait croire que les agences se seraient éduquées sur le problème. 

Si la K-pop est inspirée par les musiques du monde, pourquoi des étrangers ne pourraient-ils pas devenir des idols

Dans la J-pop, les idols non-japonais sont quelque chose d’assez normal. L’actrice Alyssa Milano était ainsi une idol au Japon dans les années 1980 alors qu’elle jouait en même temps dans la sitcom « Who’s the Boss ». 

On se moque de beaucoup d’acteurs qui sortent des albums ici (ndlr: aux Etats-Unis), ça ne m’intéresse pas de me produire ici. Je préférerais de loin qu’ils soient publiés là où ils seront appréciés plutôt moqués. 

Alyssa Milano 

BLACKSWAN

La présence de Fatou (Blackswan) dans le paysage de la K-pop a été applaudie lors des débuts avec le groupe qui succède à RANIA chez Dr Music en 2020. 

Fatou est une idol sénégalaise qui a grandi en Belgique. Elle est donc francophone et a immédiatement attiré l’attention des fans de K-pop qui parlent la langue de Molière. 

Avec le départ de toutes les membres originelles de Blackswan et l’arrivée de Gabi, NVee et Sriya, Fatou est devenue leader du groupe. Elle est également la rappeuse principale du groupe, remarquée pour son flow impeccable. 

Gabi est brésilienne et allemande, Sriya est sri-lankaise tandis que NVee est américaine. Avec ces nationalités différentes, on pourrait se dire « qu’est-ce qui fait d’elles un groupe de K-pop ? » 

Le K de K-pop signifie Korean. « Korean » ne veut pas exclusivement dire de nationalité coréenne, il s’agit également la langue coréenne. Chanter en coréen est donc suffisant pour se considérer comme artiste K-pop. Au-delà, Blackswan ont suivi un entraînement rigoureux avant de débuter. Elles collent ainsi à tous les critères du genre, se produisant avec brio sur scène et incarnant un standard de talent et de dur labeur. 

Je ne veux pas que les gens doutent à cause de la couleur de leur peau. Parce que la couleur de la peau ne définit rien. 

Sriya

Il est important de noter que, bien que certains auditeurs de K-pop à l’internationale doutent de la légitimité de Blackswan à se dire groupe de K-pop, les coréens eux-mêmes les considèrent comme tel. 

Quatre personnes de couleurs de peau et de cheveux différentes se sont réunies. Il s’agit d’un groupe de K-pop qui chante en coréen et est principalement actif en Corée, même si aucune membre n’est coréenne. 

Go Seung-hui, journaliste pour The Korea Herald

Blackswan possèdent tous les critères de la K-pop : chorégraphies impeccables, techniques de chant, attitude et présentation. Il est donc difficile de comprendre pourquoi certains ont des difficultés à les appeler idols, car c’est ce qu’elles sont. 

Elles sont même devenues un standard pour les groupes de K-pop internationaux. 

 Les groupes multinationaux nés du système K-pop ont incorporé les caractéristiques coréennes non seulement dans leur musique mais aussi dans leur vie, y compris la gestion d’équipe et les relations. 

Les membres qui sont restés dans un même espace et ont reçu une formation ont naturellement développé une « camaraderie ». L’avantage d’être une « équipe unique » et les relations entre les membres, considérées comme les plus importantes par le fandom de K-pop, se sont naturellement établies parmi Black Swan. 

NVee a déclaré: “Chaque fois que je me sentais seule, les trois membres m’ont beaucoup aidé, j’ai donc pu surmonter cela.” 

Go Seung-hui  

Il est vrai que c’est un bousculement dans le milieu de la K-pop que de voir des groupes apparaître avec des membres non-asiatiques, ou qui ne viennent pas uniquement de la Corée, du Japon, de Chine ou de Thaïlande. 

Certains coréens semblent néanmoins apprécier ce changement, comme le prouve cette vidéo montrant des fans de K-pop réagir avec beaucoup d’enthousiasme à la présence de Blackswan. 

Blackswan au Waterbomb de Séoul le 23 juin 2023

Cependant, comme toute chose, la K-pop évolue et doit évoluer. Si la K-pop restait figée dans un seul et même état, dans un seul style de musique, de chorégraphie, d’esthétique, plus rien n’aurait d’intérêt. Si les producteurs, paroliers et chorégraphes de K-pop ne sont pas exclusivement coréens, alors pourquoi ces personnes ne pourraient-elles pas devenir des idols ? Ou tout du moins, des artistes en Corée chantant en coréen ? 

Tiffany Red, productrice de musique qui a notamment travaillé pour la SM Entertainment (NCT U - « Boss » ; NCT Dream - « Go »)
Tiffany Red, productrice de musique qui a notamment travaillé pour la SM Entertainment (NCT U – « Boss » ; NCT Dream – « Go »)

Un artiste doit-il se cantonner à sa langue maternelle ? A rester dans son pays d’origine ? Ne peut-il pas s’exporter ? Au-delà des artistes, est-ce que chaque personne au monde doit rester dans « son » pays ? 

Cette pensée est totalement restrictive. Les êtres humains ont toujours voyagé, se sont toujours déplacés pour trouver du travail. Pourquoi cela devrait-il changer lorsque l’on parle de K-pop ? 

Groupes internationaux : les erreurs à ne pas reproduire

KAACHI

KAACHI est un groupe de K-pop formé en Angleterre par FrontRow Records en 2020. Il est composé au départ de quatre membres : Nicole, Chunseo, Coco et Dani. Dani quittera par la suite le groupe. 

FrontRow Records est initialement une agence événementielle, menée par Monica Lee. Le groupe est ainsi soutenu par des professionnels de la musique coréens. 

Leurs débuts avec « Your Turn » a été fortement critiqué par les fans de K-pop. La production musicale laissait à désirer et malgré les qualités de danseuses des membres (repérées dans des crews), les techniques vocales n’étaient pas au niveau des idols traditionnels. 

KAACHI devient rapidement la risée des fans de K-pop. 

Le youtubeur spécialisé en K-pop et production musicale Johnny a fait plusieurs vidéos au sujet de KAACHI, essayant de remixer « Your Turn » afin de l’améliorer. Le mix a été découvert par le label qui a, par la suite, demandé des conseils à Johnny pour les aider dans leurs futures productions. 

Un an après « Your Turn », KAACHI dévoile « Photo Magic » qui est mieux accueillie par le public. Le master est beaucoup plus professionnel, et les membres ont travaillé leurs techniques vocales et leur prononciation coréenne, rendant la chanson plus agréable à écouter. 

Enfin, en 2022, le dernier comeback de KAACHI, « Get Up », sort, qui est inspiré par la chanson du même nom de BABYVOX. Cependant, KAACHI a déjà été oublié par le public international et « Get Up » n’attire pas beaucoup d’attention. 

KAACHI fait néanmoins quelques promotions en Corée pour l’occasion. 

Le groupe a officiellement disband le 3 février 2023 avec le départ des deux membres restantes, Nicole et Chunseo. 

Cependant, Coco, Nicole et Chunseo ont formé un nouveau groupe nommé ATTI, qui a fait ses débuts le 6 octobre 2023 avec l’EP « Peaches ». 

Yun 

Yun est initialement une danseuse découverte par Sony Music lors d’un gala de danse. Elle commence sa carrière en 2019, alors qu’elle n’a que 17 ans. Son management la pousse alors à essayer de faire de la K-pop, en mélangeant français et coréen. 

https://twitter.com/emma1111th/status/1129865032429391879?s=61

Elle sort son premier single « Echec & Mat » en mai 2019, issu de l’EP YUNATIC. Yun est accompagnée par le Risin’ Crew dans le clip qui met la danse en valeur. La chanson est immédiatement critiquée par le public français, qui pense assister à une parodie. 

Il faut dire que certaines paroles paraissent ridicules : « À quoi bon couper l’eau, l’eau au couteau ? »

 

Son deuxième single, « Dans Le Viseur » est dévoilé en août 2020. Les auditeurs complimentent son évolution musicale, et notamment l’amélioration de ses capacités vocales. 

La chanson comporte beaucoup moins de coréen, qui se limite au troisième couplet. Cependant, la chanson n’attire pas l’attention du public français, totalisant aujourd’hui presque trois fois moins de vues que « Echec & Mat ». 

Aujourd’hui, Yun semble ne plus être signée chez Sony. Elle continue néanmoins à danser et a sorti une dance cover de « Shut Down » de BLACKPINK sur sa chaîne YouTube. 

Yun répondant sur Twitter aux accusations de fétichisme coréen (« koreaboo ») quant à son nom de scène
Yun répondant sur Twitter aux accusations de fétichisme coréen (« koreaboo ») quant à son nom de scène

EXP EDITION

EXP EDITION est un groupe composé de Sime, Koki, Frankie & Hunter, quatre américains. En 2017, il devient le premier groupe de K-pop à n’être composé que de membres non coréens.

Les quatres membres de EXP EDITION débutent avec le titre « Feel Like This », qui est moquée par le public international, qui, encore une fois, pense assister à une parodie. 

Il s’agit initialement d’un projet bien spécial. Bora Kim, la créatrice, faisait une thèse d’études à l’université Columbia depuis 2014 nommée « I’m Making A Boy Band ». 

Kim déclare alors qu’elle veut « examiner les aspects critiques de la culture pop à travers le prisme d’un artiste. En se demandant ce que signifie assimiler ou tordre la formule rudimentaire de la culture « idol » de la K-pop, ce projet met en lumière des enjeux sociétaux à un niveau global et personnel. » 

J’étais intéressée par la recherche sur le phénomène de la hallyu, et en particulier sur le succès commercial de la K-pop, à l’échelle mondiale. Ce fut presque une explosion du jour au lendemain avec le « Gangnam Style » de PSY, et la manière dont la presse et le public coréens ont traité ce phénomène m’a intrigué. J’ai trouvé très important et poignant qu’en tant que pays postcolonial, la Corée ait réussi à exporter des biens culturels vers d’autres pays asiatiques et, peu après, « l’Occident » .

Bora Kim

Le groupe, malgré les moqueries, aura permis à Bora Kim et au gouvernement coréen de découvrir que pour chaque tranche de $100 de produits K-pop exportés, les entreprises de tech comme Samsung remportaient l’équivalent de $400 de profits. 

Kim dira que l’idée du boygroup est née d’une envie d’observer l’objectivation des hommes dans la K-pop. On peut également analyser cette approche comme étant une idéalisation de l’homme à travers son travail d’idol

En effet, une idol est une personne qui se présente comme étant parfaite : bonnes manières, langage correct, passionnée et qui travaille beaucoup, belle et qui sait, techniquement, tout faire. Tandis que Kim déclare en plaisantant que « la plupart du temps, nous sommes très stressés et ennuyés par eux (ndlr : les hommes) et pensons que notre description de poste devrait être transformée en baby-sitter. » 

Un idol augmente aujourd’hui les standards des jeunes gens lorsque l’on parle de relations romantiques. En effet, si un idol a de bonnes manières, est amical et poli, déclare aimer faire la vaisselle, la cuisine ou encore le ménage … n’est-on pas déçu lorsque notre partenaire ne semble pas être similaire à notre bias

L’idol est une sorte de fantasme (à lire au sens : « Idée, représentation imaginaire suggérée par l’inconscient. ➙ rêve. » tel que nous le donne le Robert) qui permet de s’échapper de la réalité sociale et sociétale. Il nous donne un espoir de douceur et de perfection à travers ses actes et son travail. L’idol prône une attitude positive en toutes circonstances, est un bon ami et un modèle. 

Il arrive cependant que certains fans tombent un peu trop dans cette image renvoyée par l’idol, qui n’est pas nécessairement une réalité. Cela est un sujet à part entière que nous pourrons aborder dans un futur article. 

A travers EXP Edition, on explore donc l’idée que l’idol parfait peut ne pas être coréen. L’homme fantasmé (au-delà de la simple image d’un homme idéal) est ici occidental, presque fétichisé pour sa couleur de peau. 

Pour certains coréens, sortir avec une personne blanche ou même être avec des blancs est un élément de statut social supérieur. 

Michelle Hahm, journaliste pour Medium

Une des raisons pour lesquelles le groupe était tellement détesté est certainement parce que EXP Edition profitait entièrement du white privilege (privilège blanc).

Le fait que EXP soit arrivé aussi loin est un bon exemple de la façon dont fonctionne le privilège blanc. Pouvez-vous imaginer à quel point ils auraient probablement reçu moins de soutien s’ils avaient été entièrement noirs, latinos, moyen-orientaux ou toute autre personne de couleur ? Bien sûr, vous pourriez essayer de faire valoir qu’ils ne réussissent pas et qu’ils essaient toujours de développer leur fandom. Mais récolter 30 000 $ via Kickstarter, chanter dans des émissions musicales et obtenir autant d’attention est bien plus que ce que la majorité des idols de K-pop peuvent espérer.

Michelle Hahm, journaliste pour Medium

Parenthèse sur le white washing, le colorisme et le white privilège 

Le white privilege est un terme créé par Peggy McIntosh en 1988 pour expliquer scientifiquement le fait que les personnes blanches bénéficient de privilèges sociaux qui ne sont pas accordés aux personnes non-blanches. 

De même que la Corée du Sud est un pays coloriste*, le fait que les membres d’EXP Edition soient américains leur a donné l’avantage de débuter dans l’industrie sans pour autant correspondre à tous les critères caractéristiques des idols

*Le colorisme est un concept sociologique qui désigne la différence de traitement social entre les personnes à peau claire et les personnes à peau sombre. La norme étant la peau blanche, tout ce qui s’en éloigne est infériorisé, considéré comme laid, ou arriéré. Clémence Schilder

Le colorisme en Corée peut profiter cependant à toutes les idols non-coréennes qui ont la peau claire. 

Certaines idols, même coréennes, aux peaux plus foncées sont d’ailleurs dénigrées : Hwasa (Mamamoo), Sunwoo (The Boyz), Kai (EXO). Ces mêmes personnes deviennent souvent hyper-sexualisées, vues comme « exotiques ».

Le colorisme s’applique donc également aux coréens, prouvant qu’au-delà de la xénophobie, cette forme de racisme est un phénomène social imprégné dans la culture coréenne. Les idols eux-mêmes se font souvent des remarques coloristes entre eux, parfois même devant les caméras. 

Récemment, Taemin et Key de SHINee se sont excusés pour des commentaires sur Minho lors d’une vidéo YouTube : « Pourquoi es-tu si bronzé? » « Vous finirez par chercher Minho s’il ferme les yeux et la bouche la nuit. » Ces excuses prouvent que les réactions négatives des fans (surtout internationaux) sont vus et pris en compte non seulement par les idols mais également par les agences. 

Key et Taemin de SHINee s’excusant sur instagram suite à des commentaires coloristes
Key et Taemin de SHINee s’excusant sur instagram suite à des commentaires coloristes

Jessi, rappeuse américano-coréenne, utilise également des caractéristiques de femmes noires américaines, dont un blackccent lorsqu’elle rappe afin de paraître plus badass. De même, elle se donne une image très sexy, se basant sur des standards physiques historiquement associés aux femmes noires : poitrine, postérieur, teint de peau … Dans une vidéo youtube postée par Ddeun Ddeun avec Yoo Jae-suk, elle admet pourtant avoir récemment arrêté d’utiliser des UV pour bronzer, montrant désormais une peau « plus claire ». 

Yoona de Girls’ Generation et Cha Eun-woo de ASTRO ont été ambassadeurs de produits d’éclaircissement de la peau en Corée, prouvant que de nombreux citoyens coréens ont recours à ces techniques. 

Cha Eun-woo pour les gélules éclaircissantes LUXXE WHITE

Le colorisme se remarque également dans les maquillages des idols. Beaucoup d’artistes se retrouvent avec des fonds de teint bien trop clairs pour leur peau, et une démarcation apparaît avec la couleur de leur cou. Il s’agit ici de whitewashing, également utilisé par les fansites et les entreprises qui emploient des artistes pour promouvoir leurs produits. 

De même, lorsque des idols se prennent en photo, ils utilisent des filtres éclaircissants sur des applications comme Snow afin de paraître plus blanc. 

Bref, qu’est-ce que EXP Edition nous a appris ? 

Qu’un groupe composé uniquement de personnes américaines ne sera pas forcément populaire, ni en Corée, ni à l’international. Pourquoi ? Tout simplement parce que dans la K-pop, c’est le talent qui compte. 

Et pourtant, EXP Edition est de la K-pop. Ce n’est pas le succès ou le talent qui décide du genre de la chanson. La K-pop est un terme générique pour désigner la chanson coréenne, et ici, il est indéniable que EXP Edition faisait de la K-pop. 

De même, la K-pop englobe toute la partie d’entraînement, le fait d’être trainee, ce que le groupe a fait (même si ce n’était que quelques mois, contrairement aux longs processus qui durent des années pour certains idols). 

Le groupe chantait en coréen, dansait et se produisait en Corée du Sud. 

Je dirais que nous apprécions la culture. Lorsque nous avons reçu toute cette attention, nous nous sommes demandé si nous devrions plutôt commencer à nous qualifier de groupe inspiré de la K-pop. Le fait est que nous voulons tout donner, c’est pourquoi nous avons décidé de nous immerger dans tout, de l’apprentissage de la langue à l’adaptation du système de formation.

Il y a tellement de choses à aimer en Corée du Sud et ils semblent flattés par ce que nous faisons – y voyant un témoignage de l’ampleur de la musique. Seo Taiji and Boys a introduit le hip hop en Corée dans les années 90, c’est à cette époque que la K-pop est née. Bien qu’ils aient suscité beaucoup de controverses à l’époque, ils ont décidé de s’approprier leur musique sans se rendre compte qu’ils créaient quelque chose d’une telle ampleur. Nous espérons avoir un tel impact. 

Frankie de EXP Edition 

Certes, il est facile de les critiquer. Comme précisé, cela semble être une parodie, mais le projet était pourtant sérieux, bien que certainement porté par des raisons questionnables. Les enseignements liés à EXP Edition sont néanmoins intéressants. 

Les idols de K-pop non asiatiques, pas un phénomène vraiment récent 

Et aujourd’hui 

VCHA 

VCHA n’est techniquement pas un groupe de K-pop puisqu’elles n’ont pas fait de chansons en coréen. Cependant, elles vont coller aux standards de la K-pop avec des chorégraphies soignées et des productions musicales qui se rapprochent des autres groupes coréens. 

JYP souhaite néanmoins que le groupe navigue entre la Corée et les Etats-Unis lors de leurs promotions. On peut donc s’attendre à des chansons en coréen dans le futur, même si cela ne reste qu’une supposition. 

« Y.O.Universe » rappelle un peu les débuts de Little Mix avec « Wings », prouvant leur côté international. Il est important de préciser que Little Mix sont très populaires en Corée. Une version coréenne de « Wings » existe, et leurs chansons sont régulièrement utilisées à la télévision, notamment dans les survivals (Produce 101, Girls Planet 999 …) Nous ne pouvons donc que souhaiter à VCHA de suivre dans les pas du groupe britannique. 

VCHA, formé par le survival « A2K », est un groupe qui n’a pas suivi de formation de trainee avant son début. Les talents ne sont pas encore aux standards de la K-pop, mais l’évolution du groupe est prévue ainsi. Elles grandiront avec leur public et s’amélioreront au fil de temps, prouvant ainsi leur légitimité à être sur scène. 

Leur première performance lors du Music Bank du 22 septembre a été à la fois applaudie et critiquée. Les membres chantent en live et une backtrack très faible, ce qui est appréciable pour des rookies, cependant beaucoup ont souligné qu’avec la chorégraphie, elles paraissent très souvent essoufflées. 

Beaucoup de rookies, notamment dans des grandes agences comme JYP Entertainment, jouent lors de leurs débuts en faisant du playback afin de se concentrer sur la chorégraphie et la présence scénique. Avec l’intention de JYP de rendre VCHA populaire aux Etats-Unis, il était important pour ce groupe de performer en live pour coller aux standards occidentaux. 

Seul le futur saura nous dire si VCHA connaîtra le succès aux Etats-Unis comme JYP Entertainment le voudrait. Cependant, le groupe reçoit déjà beaucoup de soutien de la communauté K-pop. 

Dream Academy

« Dream Academy » n’est pour l’instant qu’au stade de sa création pendant un survival co-organisé par HYBE et Greffin Records. Le groupe final sera en collaboration entre les labels et destiné au marché américain. 

Le groupe qui résultera du survival sera pour autant similaire à un groupe de K-pop traditionnel. La preuve étant que chaque participante a suivi un entraînement rigoureux pendant un an avant le début de « Dream Academy ». 

De même, énormément de moyens ont été déployés pour ce survival. En 2024, un documentaire retraçant le parcours du futur groupe sera diffusé sur Netflix, prouvant la détermination de HYBE à créer un groupe destiné à la popularité internationale. 

Starseed’z 

Starseed’z est un groupe sous le label français Seedbox Entertainment. Composé de quatre françaises, le principe de groupe est pourtant de coller aux standards de la K-pop. 

Les titres seront en anglais, sur le même principe que XG. Le groupe n’est donc pas de la K-pop à proprement parler, mais saura séduire les fans de la Hallyu et au-delà tout comme les japonaises de XG. 

Elles débutent fin octobre 2023 avec le single « ICONIC ». 

Moon 

Moon est une mannequin ayant récemment débuté en tant que rappeuse en Corée du Sud avec « Seoul City Drift ». Soutenue par Wati B Records, elle rappe en en coréen et anglais, essayant de reproduire la formule des artistes KHH populaires. 

Ses débuts sont assez controversées, notamment à cause du passé de la jeune femme qui était assez connue sur Twitter dans la communauté KHH. 

De même, ses capacités ont été critiquées. Sa prononciation tant coréenne qu’anglaise n’est pas considérée comme suffisante pour les critères de K-pop, et ses capacités de rap sont remises en question. 

La production du titre tout comme celle du clip sont néanmoins applaudie, puisque l’équipe qui la produit est expérimentée. Stellone Pitschi, le beatmaker, a notamment travaillé avec Dadju, Darlagoldengoal et Rohff. Sa biographie instagram cite également Tayc et Central Cee – des gros noms du paysage hip-hop. 

Pourtant, beaucoup applaudissent la présence d’une femme noire dans le KHH, notamment puisque ce genre de musique s’inspire énormément du hip-hop occidental et des artistes noirs. 

En somme, faut-il être coréen·ne pour faire de la K-pop ? 

Pour Kristine Luna, journaliste à The Odyssey Online, « il ne suffit pas de chanter en coréen pour faire de la K-pop ». 

Pourtant … c’est tout le principe de la K-pop. Chanter en coréen. Peu importe que ce soit « bien » ou non, que ce soit du hip-hop, de la pop ou du rock. La K-pop est de la musique chantée en coréen et non par des coréens

Cette logique n’est pas viable, ni même acceptable lorsque l’on parle d’art. La musique et l’art en général est une succession d’inspirations et d’évolutions, il n’est donc pas possible de figer un courant dans une position pour l’éternité. 

La K-pop, c’est également un système d’entraînement bien spécifique qui permet de développer des compétences variées. Le chant et la danse sont particulièrement mis en valeur, mais on apprend également aux trainees à avoir une présence scénique, à jouer la comédie, à devenir somme toute de bons entertainers. 

Aujourd’hui, la K-pop est plus qu’un simple genre musical : c’est un style, un bien culturel, une industrie et même un modèle économique. En raison de la popularité croissante de la K-pop dans la musique pop mondiale, ni sa production ni sa consommation ne restent fondamentalement liées à un lieu ou une région spécifique, comme c’était autrefois le cas. Ainsi, le statut changeant de la K-pop dans l’industrie musicale mondiale ainsi que sa portée et ses limites changeantes remettent en question les efforts visant à apprécier son importance et sa trajectoire actuelles. 

Ahn Ji-hyun, « K-pop Without Koreans: Racial Imagination and Boundary Making in K-Pop », International Journal of Communication 17(2023), 92–111

L’art est fait pour s’exporter. Votre auteure est peut-être naïve ou trop pleine d’espoir, mais pense que l’art ne devrait pas avoir de frontières telles que l’on essaye de nous l’imposer. 

Par conséquent, il est essentiel que les artistes de K-Pop soient asiatiques, car le genre musical sert de plate-forme de représentation asiatique, qui est absente dans les médias américains, et à valider les identités et les passions des fans asiatiques. 

Kristine Luna 

Pendant plusieurs années, les artistes asiatiques étaient exclus des médias mainstream, mais avec la popularité croissante de la K-pop aujourd’hui, cela n’est plus réellement le cas. On peut citer le cas de Rina Sawayama, d’Anderson .Paak, de Lyn Lapid, de Thuy … Les artistes bénéficient énormément de TikTok dans leur promotion, qui est devenu un média mainstream lorsque l’on parle de musique. 

Ne serait-il pas intéressant pour d’autres minorités de se retrouver dans un genre aussi populaire de la K-pop ? Et encore une fois, il est intéressant de préciser que la Corée est un pays très coloriste et (encore, malheureusement) xénophobe, ce qui a exclu pendant très longtemps les asiatiques qui ne sont pas clairs de peau, notamment du sud-est, et donc une énorme partie du continent. 

On voit aujourd’hui qu’il est extrêmement intéressant pour la K-pop de diversifier son paysage. Bien que les idols non-coréennes ne soient pas encore tout à fait bien perçues par les fans de K-pop coréens, ces artistes sont généralement propulsés par la communauté internationale et peuvent ensuite bénéficier d’opportunités qui leur permettent de mieux s’intégrer sur la scène musicale coréenne. 

La phrase : La K-pop est réservée aux Coréens » est complètement ignorante, raciste et mesquine. La musique était une représentation de la culture et du potentiel de la Corée, et a toujours été destinée au marché mondial et pas seulement aux fans coréens. Voir en conséquence que les cultures se mélangent et assimilent ce que la K-pop a commencé à faire devrait être un honneur.

Jeff Miyahara, producteur de K-pop et J-pop lors d’une interview avec STYLE 

Maintenant, peut-on dire que vouloir créer des groupes de K-pop internationaux / de K-pop composés exclusivement de non-coréens destinés au marché américain/occidental est une idée visionnaire ? Ou simplement une bonne idée ? 

Nous n’avons pas assez de recul pour affirmer que cela est une bonne ou mauvaise idée. Le projet reste pour l’instant au stade d’expérimentation, et les agences s’aventurent dans des eaux inconnues pour tenter de gagner du terrain. 

Est-ce simplement une question d’argent ? Ou est-ce que les labels sont motivés par de véritables intérêts artistiques ? 

A cette question … nous pouvons surtout répondre qu’il s’agit principalement de motivations économiques. Reprenons la citation de Bang Si-hyuk utilisée plus tôt dans cet article : « La K-pop ne capte pas une grande partie du marché mondial. » 

Aux yeux de votre rédactrice, la K-pop est surtout devenue une course aux profits ces dernières années. Sinon, comment expliquer la multiplication aussi massive et rapide des groupes ? 

Comment peut-on justifier, par exemple, le fait que JYP Entertainment ait débuté, en l’espace de quatre ans, quatre girlgroups ? (Itzy en 2019, NiziU en 2020, NMIXX en 2022, VCHA en 2023) 

HYBE, également, a débuté, depuis 2020 : 

  • Enhypen (2020)
  • &TEAM (2022) (Japon) 
  • Le Sserafim (2022)
  • NewJeans (2022)
  • BOYNEXTDOOR (2023)
  • MOONCHILD (2023) (Japon) 

… Et s’apprête à débuter 

  • 24kumi / pré-debut (Japon)
  • I’LL-IT / groupe formé par le survival « R U NEXT ? » 
  • Dream Academy (USA)

On sait déjà que le marché de la K-pop est saturé : plus de 80 groupes ont débuté rien qu’en 2022. Avec tous ces nouveaux groupes, combien connaîtront une certaine pérennité ? Combien vont disband avant les sept ans de leur contrat ? 

Alors est-ce que vouloir s’exporter aux Etats-Unis est un coup de maître ? Certainement. Conquérir des parts de marché en occident en attirant un nouveau public et en faisant face à moins de concurrence est une bonne idée, en théorie. 

Reste donc à voir comment ces groupes seront reçus par le public général. 

Auteur / autrice

  • Rachel

    Rédactrice en cheffe et pvtiste en Corée ! Après avoir découvert la K-pop en 2016, c’est pour toute la culture coréenne que je me suis passionnée. Au travers de mes articles, c’est mes coups de cœurs et aventures que je souhaite partager avec les lecteurs de dear. korea.

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