JUKEBOX : Stray Kids nous embarque dans un MEGAVERSE à leur image avec un 8ème mini album « 樂-STAR (ROCK-STAR) »

20 minutes

C’est l’heure du 8ème mini album pour les 8 membres de Stray Kids. Si ce chiffre est précieux pour les STAYS et représente un flux d’énergie sans fin, il colle aussi avec ce projet musical complet que nous propose Stray Kids. “樂-STAR (ou “ROCK-STAR”) est sorti le 10 novembre dernier avec la title track “LALALALA”. 

Une campagne de teasing qui va de surprise en surprise

L’annonce de leur comeback était déjà un événement. Il s’agit de leur premier retour après 5-STAR, sorti en Juin 2023 qui avait attiré de nombreux fans et mis la lumière sur le groupe. Alors que la scène médiatique et les caméras étaient encore braquées sur eux, le compte du groupe a sorti une Timetable qui annonce la couleur (rose) du projet. Parfait moment pour revenir sur le devant de la scène.

Analyse du nom

C’est avec surprise qu’on a découvert le titre du projet “樂-STAR (ou “ROCK-STAR”) et sa DA très pop punk nouvelle génération, avec beaucoup de rose fluoet de noir, des graffitis, des barbelés, un squelette rock. Ce sont autant d’éléments qui rappellent les artistes pop-rock / alternatifs populaires d’aujourd’hui comme Machine Gun Kelly ou Yungblud, et leurs inspirations de la scène emo des années 2000. 

“樂-Star” se prononce “rak”star et oscille entre différentes significations. En effet, ce caractère mandarin peut à la fois signifier la joie, le plaisir ou le bonheur (lè) mais aussi un son harmonieux en musique (yuè) selon le contexte sémantique. Choix intelligent de la part du groupe qui se plaît à jouer sur les double, voire triple lectures. 

Genius nous informe à juste titre que le caractère 樂 (lè) a des descendants sémantique Sino-Xenic en hangeul (l’alphabet sud-coréen) : “락/낙 (rak/nak).” En coréen, “락” signifie “rock” et “낙” signifie  “joie.” Ainsi Stray Kids créent de multiples connexions entre le rock, la musique et la joie via différents leviers littéraires. S’ils nous disent dans la title track “just feel the rock” (ressens le rock), ils nous disent parallèlement “just feel the joy” (ressens la joie), encourageant leurs auditeurs à passer un agréable moment musical. 

Le choix du nom ROCK-STAR est expliqué par Bang Chan, dans leur vidéo introductive, par le fait que leur versatilité et la variété de leurs propositions musicales les fait se sentir justement comme des rock stars. Il évoque une définition plus élargie qui dépasse les lignes traditionnelles, être une rock star n’est pas seulement être guitariste ou faire du headbang et avoir un certain style vestimentaire. Pour lui une rock star est un “esprit libre”.

Si “5-STAR” était l’occasion de montrer leur score et leur effort, “ROCK-STAR” se nourrit de la volonté de se montrer tels qu’ils sont.

Les unveil tracks de Stray Kids, toujours plus loin dans l’originalité 

Unveil tracks et SKZFLIX 

Comme à chacun des comebacks, le groupe présente et tease les titres de l’album en révélant des mini-clips qu’on appelle des “UNVEIL TRACKS”. Il s’agit d’une version écourtée de la chanson qui figurera sur l’album. Pour ce projet-là, Stray Kids a opté pour deux manières différentes de révéler ces tracks:

D’une part la classique, avec un MV très produit, qui engage déjà l’audience sur les concepts de Multiverse et d’univers parallèles. Le premier titre révélé est donc “MEGAVERSE” qui introduit tout en puissance la nouvelle era ROCK-STAR: 

D’autre part, en l’incluant dans leur projet “SKZFLIX” (ou le Netflix de Stray Kids) qu’ils ont annoncé le 22 octobre par un teaser.

La track “Leave” est alors présentée dans le Sequel de ce SKZFLIX, la plaçant comme une sorte de bande-son pour ce mini film. On y découvre Felix, tantôt heureux avec les autres membres, tantôt seul après leur disparition. Les paroles “I’m missing you” (vous me manquez/tu me manques) laissent entendre qu’ils ne sont plus présents auprès de Felix, l’enveloppant dans une certaine nostalgie : 

Une preview dans la vidéo longue

La vidéo complète de 10min de SKZFLIX est finalement sortie le 2 nov, révélant toute une storyline travaillée autour du “multi-universe short film festival” pour lequel les membres participent en se réunissant, chacun ayant un rôle différent, réalisateur, scénariste, caméraman, acteur… Leurs chemins se croisent au fur et à mesure de l’histoire alors qu’ils sont présentés au début de la vidéo dans des saynètes différentes : Felix et Lee Know; puis Seungmin et Han; puis Hyunjin, I.N, Chan et Changbin.  L’obsession de Han sur le fait de “trouver le bon acteur” mettait déjà la puce à l’oreille sur un élément central de l’histoire. En parallèle, Lee Know et Felix évoquent le rêve du premier de devenir acteur, on se doute ainsi que les histoires des deux duos vont se croiser, à un moment ou un autre. Devenir acteur est selon Lee Know l’occasion “d’être libre” et “être n’importe qui quand il veut”, ce qui n’est pas sans rappeler les termes de Bangchan évoqués plus haut.

Le projet musical ROCK-STAR n’est pas oublié puisque les membres parlent sur un fond instrumental qu’on imagine à ce moment-là être une chanson de l’album. On entend les “high notes” de Seungmin et Han, qui se révèlent finalement être une partie de “Cover Me” 5ème track de l’EP. On reconnaît aussi “Blind Spot”, alors que Seungmin s’active à expliquer le scénario aux acteurs.

Des théories identifiées par les STAYs

Sans aller plus loin dans toutes les théories et analyses possibles, SKZFLIX est une manière originale de préparer l’arrivée d’un projet puisqu’il est une sorte de mise en abyme de la création d’un projet audiovisuel elle-même dans un projet audiovisuel. Leur projet s’axe sur la création de “mondes parallèles”, tout comme nous pourrions dessiner un parallèle entre le processus créatif musical et cinématographique. Si dans SKZFLIX on y voit des acteurs de cinéma, on y voit parallèlement Stray Kids comme acteurs de la musique qui nous dévoilent leurs cartes. Le groupe pense ses albums comme des œuvres complètes qui s’écoutent et se performant. 

Pour plus de théories et d’analyses sur la storyline de Stray Kids, il existe quelques vidéos anglophones, notamment sur le rôle central de Felix / Yongbok qui disparaît dans un monde parallèle et en quoi il représente les “Stray kids everywhere all around the world” :

Reveals en concert

Ils ont par ailleurs performé ces deux morceaux lors de leurs concerts à Séoul du 20 et 21 Octobre : “MEGAVERSE” et “Leave”. Des versions live qui ont fait leur effet puisque les mises en scène mettaient particulièrement en valeur les membres et leurs voix si particulières. 

Des teasers photo “rock” qui contrastent avec leurs précédentes eras

CONCEPT 1

CONCEPT 2

CONCEPT 3

Track by track

Prologue

Avant de rentrer dans le vif du sujet et vous faire une review track by track, rappelons que Stray Kids a sorti une vidéo d’introduction au projet “ROCK-STAR” la veille du comeback. 

Ils introduisent leur univers aux STAYs de cette manière, en expliquant ce qu’il s’est passé, les Behind The Scenes, le processus créatif et les intentions qu’ils ont mis dans l’album. Ce type de format est particulièrement intéressant pour teaser et anticiper le projet artistique dans son ensemble. On apprend les partis pris artistiques, les techniques de production tout comme les techniques vocales :  par exemple Seungmin nous parle de falsetto. 

Cette vidéo nous sert d’appui à la compréhension et à l’analyse de chacun des sons.

1. MEGAVERSE

Titre déjà présenté aux fans via un Unveil track et une performance scénique, c’est une entrée en puissance dans l’album et dans l’univers qu’ils ont voulu créer : celui des mondes parallèles et du multiverse. Si ce n’est pas la première fois que Stray Kids s’inspire des lores de comics (on pense à leur performance de “God’s ddu-du-ddu-du” pendant Kingdom), on décèle encore une fois leur affinité avec cette esthétique. En effet, MEGAVERSE invite l’audience dans le “Stray Kids Hot Megaverse”, l’univers alternatif du groupe dans lequel on serait pris et on ne se sortirait jamais. La vidéo de l’Unveil Track nous les présente déjà en personnages principaux d’un film d’action, où chaque membre de l’équipe jouerait un rôle dans la résolution du conflit avec l’ennemi. 

Une introduction d’album en trombe

L’album commence donc avec une instru saturée, des grésillements, des modulations de voix inquiétantes pour enfin laisser la place à la voix grave iconique de Felix qui scande en français “un deux trois, run along with the gods, jumping between every verse, the multiverse ain’t ready for our universe” (un deux trois, on court aux côtés des dieux, slalomant entre chaque couplet, le multivers n’est pas près pour notre univers). Nos oreilles et notre esprit deviennent le terrain de jeu de Stray Kids, qui se permettent des libertés sonores et artistiques. “MEGAVERSE” en tant qu’introduction est le point d’acmé et le foisonnement des concepts et teasings que le groupe nous avait prédit : la liberté presque insaisissable, les univers parallèles et l’expérience complète. Bangchan nous dit qu’ils brisent le 4ème mur en même temps qu’ils brisent les records : le Stray Kids world est en place et ne cesse de s’agrandir. 

Sur cette chanson, les paroles tournent autour des exploits qu’ils accomplissent, des records qu’ils battent, puisque le “monde est désormais à eux”, “à chaque fois que nous bougerons, le monde nous suivra”, rien ne semble pouvoir les arrêter. C’est d’ailleurs ce qu’on voit dans les charts puisque les STAYs sont bien déterminé.e.s à mener le groupe au sommet. 

En termes de sonorités, MEGAVERSE suit cette lignée explosive puisque suite aux phrases scandées de Felix et Bangchan, c’est la rapline qui nous propose des couplets tout aussi puissants avant d’arriver sur un pré-refrain chanté très efficace puis un refrain drop non chanté à la sauce Stray Kids. Ils hurlent leur nom “STRAY KIDS” à l’unisson pour inviter une nouvelle fois l’audience dans LEUR vision. En tout cas, sur nous ça fonctionne.

2. TITLE TRACK : « 락 (樂) (LALALALA)”

Parlons déjà du nom de cette chanson qui n’est pas laissé au hasard. On en attendait pas moins de Stray Kids qui, depuis le début de leur carrière, joue sur les mots et les signes. Le morceau a trois noms: “락” (se lit rak) , “樂” (se prononce “le”) et “LALALALA” (qu’on peut lire directement en romanisé). Chacun des trois peuvent ainsi se confondre à l’oreille.  En plus de cela, tout au long de la chanson, ils disent “rak”/”rock”/”la”/”le” et chacun des termes se confond de nouveau étant donné que les consonnes “r” et le “l” sont en réalité un seul et même phonème /l/ en coréen (le phonème guttural /r/ français n’existant pas en coréen). Cette chanson était initialement prévue pour être une B-side de “5-STAR” mais Changbin a eu la vision de la garder comme title track pour ce projet-là et l’a remplacé par “ITEM”. Très bon choix de sa part.

Le MV

Entrons maintenant dans le vif du sujet puisque la title s’accompagne d’un clip, proposant ainsi une expérience complète à nouveau. Si les STAYs sont toujours au rendez-vous c’est aussi parce que les productions audiovisuelles sont impressionnantes en s’accompagnant de réalisateurs créatifs, comme ici avec Bang Jaeyeob. Cette fois-ci c’est dans un univers de pirates et de bleu qu’ils nous accueillent en même temps qu’un beat phonk commence. Si vous n’êtes pas familiers avec ce genre musical qui entre de plus en plus en tendance, on vous invite à aller voir par ici. Des sons distordus et surtout l’utilisation du cowbell qui donnent cet effet synthétiseur très caractéristique du genre qu’on entend dès le début de “LALALALA”.  La phonk venant elle-même du Memphis Rap des années 90, elle utilise des sonorités bizarroïdes et des textures particulières qui donnent cet effet saturé “brouillon”. 

Stray Kids sont connus pour leur versatilité et leur prise de risque, mais aussi pour leur recherche des nouvelles tendances musicales. C’est donc non sans surprise qu’on les retrouve utilisant les sonorités phonk, encore inédites dans un cadre K-pop.

Une esthétique de l’étrange chez SKZ ?

Le bizarroïde et le saturé s’accompagne d’une esthétique pirate qui joue avec les éléments puisque Changbin est représenté dans le feu et les tons orangés et Felix dans l’eau et les tons bleutés. D’autres éléments de l’étrange sont visibles entre la fanfare d’enfants, les masques de clowns, les doubles des membres et cet espèce de monstre lovecraftien creepy. Il y a même une nouvelle mise en abyme par Seungmin en habit de cirque qui s’adresse directement au viewer, clin d’œil à CASE 143où il jouait déjà avec la rupture du 4ème mur entre le spectateur et l’œuvre.

On notera également un bridge toujours aussi efficace avec la voix de Felix qui devient le centre du monde Stray Kids dans une chorégraphie qui le met à l’honneur. On fait alors un plongeon dans cette voix (un “deep dive” dans la “deep voice” de ce dernier) qui devient la manifestation physique de la profondeur. Le dernier refrain est puissant, avec une horde de danseurs pirates, du feu, des lumières de projecteur, des plans de drônes qui donnent ce vertige des profondeurs. 

La thématique de l’imaginaire va plus loin puisque sur la scène finale on voit les membres regarder dans le ciel pour laisser place à un nuage avec les 8 enfants de la fanfare : qui sont-ils ? Est-ce que les membres seraient des personnages dans l’imaginaire de chacun de ses enfants ? Sont-ils leur alter ego dans un multivers ? Beaucoup de théories sont possibles.

Le retour du jeu sémantique

Autre élément analysé par l’équipe de Genius : “dans le clip, nous apercevons les caractères chinois “喜 (bonheur)” “怒 (colère)” “哀 (tristesse)” and “樂 (rock/musique/joie)” qui flottent en haut de leurs têtes. On voit les caractères disparaître un à un, avec “怒 (colère)” en premier, puis “喜 (bonheur),” et enfin “哀 (tristesse).” A la fin, il ne reste que “樂 (rock/musique/joie)” imposant son pouvoir”.
“LALALALA” est une véritable claque sur tous les plans, tant visuels que sonores, mais aussi littéraire. Les paroles citées par Changbin nous rappellent leur idée initiale puisqu’il dit “untie your hair, the genre itself is called joyful rock” (dénoue tes cheveux, le genre lui-même s’appelle le rock heureux). La double lecture de “樂” est déployée et filée au sein même de la chanson, ce que j’appellerai un coup de maître. Stray Kids sont les acteurs d’un spectacle et d’un univers dont ils invitent les spectateurs et auditeurs à se délecter. Les membres sont eux-mêmes embarqués sur un navire vers le multiverse qu’ils ont créé. Han nous dit “mix a bit of everything on an empty stage” (mélange un peu de tout sur une scène vide) : Stray Kids font du monde leur scène (petite réf à Shakespeare si vous me suivez) et de la malataste leur propre genre. En tout cas nous on a feel the rock ! Une title track très efficace, puissante et qui nous donne l’eau à la bouche sur la suite de l’album.

3. 사각지대 – BLIND SPOT (ma préférée)

Le son commence fort avec une mélodie de guitare saturée puis l’arrivée en trombe de la voix de Seungmin accompagné par un rythme de batterie rock classique. Son timbre de voix est clair et il commence dans une tonalité assez haute qui nous met directement hors d’haleine. Nous avons ensuite une partie chantée de Han qui nous prouve à nouveau qu’il est un vocaliste, puisqu’il maîtrise parfaitement cette mélodie presque nostalgique. Le couplet monte en puissance jusqu’à arriver au refrain pop-rock très attendu et très efficace dans son genre. Les quelques éléments d’instrument saturés en deuxième partie de refrain sont intéressants puisqu’ils complexifient le morceau qui n’est plus le titre pop-rock simplet (mais qu’on adore) qui aurait imaginé. On décèle des éléments deep house et jersey club par moments, Stray Kids puisant plusieurs sources.

Entre ombre et lumière

Les paroles glorifient le travail des membres en tant qu’artistes puisqu’ils mettent la lumière sur ce “blind spot” cet angle mort que l’on ne voit pas. Si on pourrait aborder avec naïveté les obstacles et la souffrance perçue sur le chemin de tout un chacun, l’écriture du titre dépasse justement cet écueil. Au delà des critiques extérieures, “they only look at the results and success, blinded by our glowing process” (ils ne font que regarder nos résultats et succès, éblouis par notre lumière), c’est surtout leur auto-jugement qu’ils mettent en exergue. Bangchan chante “Show them what you’re made of, your endless night deserve a loud ovation” (montre leur de quoi tu es capable, tes nuits sans fin méritent une forte ovation), phrase en anglais poignante quand on sait qu’il passe ses nuits sur ses productions. En effet, le leader s’est particulièrement exprimé sur les méthodes de travail et les insomnies passées sur des productions et des lyrics, jusqu’à en faire un SKZ PLAYER “Up All Night”

L’autrice a un coup de cœur pour cette chanson, pas seulement parce que c’est pop-rock et rappelle l’esthétique tumblr, mais aussi pour les paroles intimes sur lesquelles les membres semblent se mettre à nu. Ils ont réussi à évoquer la gloire et les obstacles avec finesse et justesse, car même si le dur labeur et la détresse psychologique les accompagnent, ils n’en sont pas moins fiers de leur progrès : “shining, we are the champions, dying to live for greatness”. La chanson est motivante et triste à la fois, tout en étant “relatable”. 

Petite side note pour l’incroyable high note et changement de registre vocal de Bangchan sur le bridge, qui part d’une voix de poitrine pour arriver sur une voix de tête.

4. COMFLEX

Cette chanson joue sur les mots entre “flex” et “complex” pour créer une toute nouvelle combinaison. Elle commence avec un sample qui imite une alarme avant de commencer par un couplet fort de Changbin et Hyunjin suivis rapidement par la vocal line. La partie instrumentale reprend des éléments du rock mais aussi du hip-hop, en faisant un morceau particulièrement intéressant par ses modulations de rythme. On apprécie un pré-refrain extra mélodieux, puis un refrain rap par Changbin (et Hyunjin sur le deuxième) qui nous proposent un flow plutôt fun et goofy, de quoi dodeliner de la tête. “COMPLEX” est un titre amusant à écouter, avec une structure inattendue. 

Les paroles insistent sur l’inutilité de cacher ses défauts car c’est justement ce qui rend nos identités complètes et complexes: “embracing all my scars and imperfections” (j’accepte toutes mes cicatrices et imperfections). Tout ce trope de sublimer nos insécurités et de tourner nos faiblesses en forces est utilisé à bon escient pour une chanson qui donne un vrai coup de boost de confiance en soi, “too bright I’m so flashy” (trop brillant, j’éblouis). On note également que I.N et Seungmin se permettent de “don’t give a shit(en avoir rien à foutre), phrase plutôt amusante dans un contexte où les idols de Kpop ne jurent pas dans leurs chansons habituellement. 

5. 가려줘 – Cover me


Après la tempête de “COMPLEX” vient le calme de la première balade de l’album : “Cover me”. Composée et écrite par Hyunjin (toujours accompagné de Bangchan), elle est dominée par une mélodie de guitare profonde et triste, représentant à certains égards la solitude. La chanson est un coup de coeur tant chacun des timbres des voix des membres est, à mon sens, tout simplement beau. On ressent complètement les émotions de chacun qui semble alors tout exprimer et tout lâcher. Les enchaînements entre Seungmin et Jeongin sont très satisfaisants tant leurs voix se complètent par leur clarté, parfaite pour ce type de mélodie. On pense aux ad-libs finaux de Seungmin et Bangchan sur “cover me now” qui ne cessent de nous impressionner.

A noter que cette balade ne contient aucune partie rap et que Changbin et Felix ont l’occasion de montrer leurs voix chantées, qui démontrent une douceur inattendue. Si l’idée de “cover me” est d’inciter une personne aimée à nous envelopper de bienveillance et d’amour (“someone please hug me”, -quelqu’un peut-il me prendre dans ses bras-) leurs voix prennent métaphoriquement ce rôle.   

Les paroles sont aussi tristes que la mélodie le laissait percevoir, c’est un appel au réconfort suite au désespoir, beaucoup d’images entre l’ombre et la lumière y sont utilisées. Hyunjin (et SKZ) nous offre une belle chanson pleine de vulnérabilité. 

“Yeah, I tried to hide away from all the sorrow and pain

But little did I know that I was going insane”

(Oui j’ai essayé de me cacher du désespoir et de la douleur, 

mais je ne réalisais pas que je devenais fou)

6. Leave

On ne le présente plus, ce morceau a été révélé dans l’Unveil track Sequel de SKZFLIX mais aussi chanté au concert. C’est une balade moins profonde et mélodique que “Cover Me”, où la souffrance et la solitude se font ressentir par d’autres moyens.

Le nom leave renvoie à la fois au verbe “to leave”, “partir” en anglais, mais aussi aux feuilles d’automne qu’on appelle “leaves”. 

Ici la guitare est plus pop et rythmique, et les techniques vocales moins dans la puissance et plus dans la retenue, en faisant une chanson douce-amère. Les voix des membres se complètent une nouvelle fois parfaitement, et on apprécie écouter Changbin chanter une partie du refrain, révélant une nouvelle couleur de sa voix, encore peu exploitée dans les titres du groupe. C’est d’ailleurs lui qui a écrit et composé cette chanson, on reconnaît sa patte musicale old-school, plus spécialement dans son couplet de rap très doux et posé, qui contraste avec ceux qu’on lui attribue dans les title tracks et les bangers. Il n’est pas étonnant qu’il veuille donc essayer d’autres choses ! Il nous dit lui même que “Leave” reprend des éléments du genre sud-coréen du trot, qu’il apprécie particulièrement, rappelant ainsi les anciennes ballades de Kpop.

7. Social Path (version coréenne) et LALALALA (version rock)


L’album se conclut sur deux titres que nous connaissions déjà, à savoir “Social Path” qui est à l’origine un comeback japonais en featuring avec LiSA. On ne revient plus sur cette chanson écrite par Bangchan qui revient sur sa propre histoire “gave up my youth for my future” (j’ai abandonné ma jeunesse pour mon futur). Si la vie d’idol est un choix et un risque que très peu de gens seraient prêts à prendre, Bangchan (et Stray Kids, et les autres idols par extension) eux l’ont fait. Cette chanson est en quelque sorte un retour d’expérience sur leur vie d’artiste, et particulièrement de jeune artiste, sur un fond de musique rock japonaise comme on l’aime.

Clôture d’album

La version rock de “LALALALA” clôt ensuite en beauté l’album en y incorporant d’autres instruments et d’autres éléments plus saturés et plus profonds. On imagine facilement cette version performée en live. 

Nous concluerons cet article par deux citations bien pensées des membres eux-mêmes:

Changbin : “Cet album inclut des chansons qui correspondent bien au son puissant qu’on attend de Stray Kids, mais aussi des chansons plus faciles à écouter”. 

Han : “”ROCK-STAR” me rappelle l’era de God’s Menu, avec de la musique qui montre notre puissance physique et notre forte présence scénique. C’est un album fort”

Et vous, qu’en avez vous pensé ?


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