Jay Chang Neighborhood Album

Jukebox : Jay Chang nous fait visiter son quartier

7 minutes

Jay Chang, membre des groupes One Pact et B.D.U, et finaliste remarqué du survival Boys Planet, fait son retour ce 22 novembre avec un second EP solo. Un an après Late Night, son premier mini album, Jay nous dévoile Neighborhood, un mini album emprunt de nostalgie. Au travers de ce nouvel opus, nous sommes emmenés au cœur de ses souvenirs d’enfance et les rues du quartier qui l’a vu grandir.

Cet album était très attendu par les fans. Si les Sunlights (nom de son fandom) avaient pu profiter de sublimes textes et poèmes partagés par l’artiste depuis la sortie de son premier mini album, nombreuses de ses chansons solos restaient inédites. Neighborhood comble cette attente avec quatre morceaux qui nous invitent à un voyage emprunt de douceur et de mélancolie, revisitant les émotions que Jay associe à son enfance et à sa région natale, le New Jersey.

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Réparer un cœur brisé avec Paper Cut

La première chanson de l’album, “Paper Cut”, s’ouvre sur une ambiance sonore lointaine, bientôt rejointe par des accords de guitare simples et répétitifs. Cette base mélodieuse est enrichie par des accords de guitare électrique qui viennent sublimer le morceau, rappelant notamment “Love Yourself” de Justin Bieber et Ed Sheeran. La voix de Jay, explorant ici des tonalités plus graves, ajoute une profondeur supplémentaire.

Poignante et déchirante, « Paper Cut » dépeint une rupture amoureuse bouleversante et presque tragique. Le cœur du narrateur porte une marque si profonde qu’elle semble presque être physique ; comme si la fin de cette relation avait laissé une marque tangible. Après avoir aimé cette personne de tout son cœur, Jay nous raconte que cette rupture a laissé une entaille dont la taille est proportionnelle à l’amour porté à l’élu.e de son cœur. 

Il compare alors son cœur meurtri à une coupure de papier : même s’il est possible de recoller les morceaux de papier ensemble, jamais ils ne formeront une feuille de papier neuve. Comme cette fragile feuille de papier, son cœur, bien que rapiécé, portera à jamais les marques de cet amour passé. Cette métaphore puissante illustre un cœur marqué à jamais.

Jay embellit les paroles écrites de sa plume en transmettant par ses prouesses vocales de réelles et pures émotions. Nous ressentons au fil de la chanson les émois, la douleur de cette relation passée et vivons avec lui la rancœur qu’il éprouve en repensant à cet amour gâché. Sa voix transmet avec une intensité qui lui appartient la lassitude de cette relation perdue. Résigné à se battre pour réparer son cœur, Jay évoque finalement une solution brute : agrafer les fragments ensemble. “Paper Cut” est un hymne aux cœurs brisés, qui résonnera longtemps dans l’esprit des auditeurs.

Retourner à LaSalle Ave

Avec “LaSalle Ave”, title track de l’album, Jay nous invite à découvrir l’avenue qui a marqué son enfance dans le New Jersey. Composée par Roda du groupe M.O.N.T, avec qui Jay a déjà eu l’occasion de collaborer sur « Liar », un précédent single de l’artiste fort apprécié des fans, la chanson adopte une ambiance groovy qui n’est pas sans rappeler l’énergie de Bruno Mars, une influence assumée de l’artiste.

Ce morceau est une véritable invitation au voyage. Au travers de  la chanson, Jay dépeint un New Jersey chaleureux et accueillant. “LaSalle Ave” représente pour lui un lieu de sérénité, où tout semble “facile comme un dimanche matin » (« I’m easy like Sunday morning »).

Le clip est relativement simpliste : entre des plans individuels de Jay interprétant la chanson dans un vaste champ, une ambiance cocooning s’installe lorsqu’on rencontre Oreo, un chat gris avec qui Jay joue tout le long du clip dans un salon réchauffé par la lumière naturelle du soleil. Dans la seconde partie de la vidéo, nous suivons Jay lors d’une soirée d’écriture de paroles qui semble se passer difficilement. Il décide alors de sortir prendre l’air : en levant la tête, il voit une étoile filante dans le ciel. Libre aux auditeurs d’interpréter le vœu qu’il fera… Bien que ce clip soit cosy et que les séquences avec Oreo soient particulièrement attendrissantes, nous regrettons fortement l’absence de références au New Jersey.

Le renouveau des quatre saisons

Troisième chanson de ce mini album, « Four Seasons » est une chanson à laquelle les Sunlights tiennent énormément. Il s’agit non seulement là de la première chanson écrite et composée par Jay de sa carrière, mais elle fut également composée lors d’une période d’isolement, de doute sur la poursuite de sa carrière et de profonde remise en question. Les paroles de cette balade nous placent en tant que spectateurs des quatre saisons défilant au travers d’une fenêtre.

Nous retrouvons dans Neighborhood une nouvelle version de cette chanson et toujours aussi poignante, émouvante et touchante. Enregistrée en studio pour la première fois, Jay raconte qu’il avait beaucoup d’attentes pour la version finale. Pour ce nouvel enregistrement, cette ballade sentimentale est rendue plus dramatique, notamment avec l’usage de l’orgue, un instrument peu utilisé dans le monde de la K-Pop et que nous apprécions particulièrement. Son utilisation y ajoute un côté « gospel », même si, à notre goût, cet aspect aurait pu être renforcé davantage afin de donner un cachet supplémentaire à la chanson.

Jay lui-même évoque cette chanson comme le résultat d’une période de profonde solitude. Néanmoins, comme les paroles le mettent en lumière, chaque saison est le renouvellement de l’espoir (« with every season comes every reason to start again »). Bien que les quatre saisons passent, son amour pour la musique et pour la scène ne disparaîtra jamais.Jay avait eu l’occasion de chanter « Four Seasons » lors des dernières dates de la tournée américaine de B.D.U en octobre dernier.

Une vague d’émotion et de joie avait alors envahi les Sunlights qui étaient plus qu’heureux.ses de revoir Jay chanter cette chanson qui leur tenait tant à cœur mais qui semblait presque être tombée aux oubliettes, après avoir été écrite il y a 5 ans. L’émotion de la fanbase est donc générale, et l’émoi suscité par la sortie de cette chanson ne risque pas de s’estomper de sitôt.

Les paroles tant poétiques que touchantes sont parfaitement mises en valeur par le timbre vocal de Jay : reconnu et acclamé par les juges des survival auxquels il a participé (Boys Planet et Build Up), Jay est un chanteur exceptionnel. Il délivre avec  « Four Seasons » une balade parfaite.

Le duo explosif des Troublemakerz de One Pact

L’album se conclut en beauté avec “What You Need”, en collaboration avec Tag de One Pact. Cette chanson au rythme funky est, sans équivoque, la meilleure de l’album. L’harmonie entre les deux amis se ressent parfaitement à travers ce featuring, et leurs voix fonctionnent parfaitement ensemble.

Le rap de Tag ajoute une réelle dimension à cette chanson et lui donne un dynamisme presque représentatif de l’alchimie qui existe entre eux.  

Ce morceau aux influences groove des années 80 se distingue du reste de l’album par son énergie communicative et ses lignes de basse captivantes. Par ce duo, les Troublemakerz invitent clairement les auditeurs à les rejoindre pour faire la fête. Dès la première écoute, le rythme effréné et les sifflements entêtants restent en tête.

“What You Need” clôture Neighborhood sur une note résolument optimiste. Les deux artistes ont fait allusion à la sortie prochaine d’un clip spécial pour cette collaboration.

Pour conclure

Au travers de  Neighborhood, Jay Chang démontre une fois de plus ses qualités d’auteur-compositeur-interprète et développe encore plus son sens de la musicalité. Bien qu’un peu court à notre goût, l’album explore une diversité de styles et d’évolutions qui reflètent son évolution artistique.. Un an après la sortie de Late Night, Neighborhood montre réellement l’évolution de Jay en tant que parolier et compositeur. 

Au milieu de  ses souvenirs d’enfance et de ses réflexions personnelles, Jay se livre avec une sincérité touchante. Ce mini album marque donc un pas significatif dans sa carrière, en mêlant nostalgie et espoir, tout en offrant une proximité intime entre l’artiste et son public.


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