Les 22 et 23 juin dernier a eu lieu le K-STREET FESTIVAL 2024 mettant à l’honneur la culture sud-coréenne dans le Parc André Citroën dans le 15ème arrondissement de Paris. Pour cette quatrième édition, l’organisateur Primetime a prévu sur deux jours une programmation variée, mais aussi des concerts et DJ Sets sous le nom “Kulturr”.
Le K-Street Festival 2024 met à l’honneur différents aspects de la culture sud-coréenne, avec un focus sur la street food et ses mille saveurs, mais aussi sur la K-beauty, la K-fashion et bien sûr, la musique !
Article co-écrit par Mélanie et Cilly, avec des photos de Camille
Un parc, des stands, un festival
Ce week-end, nous avons vu plusieurs stands et exposants chacuns répartis en différentes catégories : la zone restaurants, la zone Tang Frères, la zone cosmétique, la zone mode, la zone culture, la zone de Car show, mais aussi un espace pour les random dances. L’accès au K-street festival 2024 était gratuit, en dehors des concerts, permettant une ambiance familiale et embarquant tout le monde.
Chaque zone était indiquée par une imitation des poteaux extérieurs de station de métro séoulite, très pratique pour se repérer. Les stands de nourriture rappelaient quant à eux la devanture des rames de métro sur lesquelles sont écrites les stations.
A la découverte des stands
Notre rédactrice Mélanie s’est rendue sur place pour vivre l’expérience complète de ce K-street festival 2024 et profiter de la programmation. Elle nous raconte :
“Le véritable chemin pour toucher le coeur de quelqu’un passe par son estomac”
C’est en tout début d’après-midi que je me suis rendue au festival sous un soleil de plomb, avec la volonté enthousiaste de voir tous les stands et de (re)goûter à la street food qu’on aime tant.
En passant d’abord à la zone de restauration du festival, j’ai pu voir d’un côté les exposants de street food classique avec les fameux corndogs, mandus (raviolis coréens), tteokbokki, poulet frit, kimbap, kimchi fried rice, mais aussi les crêpes coréennes (qu’on appelle des jeon). D’un autre côté on pouvait déguster des mets plutôt sucrés comme des bingsu, des croffles (mélange de croissant et gaufre) des mochis ou d’autres desserts traditionnels à base de farine qu’on appelle plus globalement des bungeo-bbang.
Différents restaurateurs étaient présents comme Dalkomi, Sam Bun, Bibimjoa, Coreewa, Maison Yuga, Sweet Yole, Comme la Corée ou encore Cheffe Yoo. C’est chez cette dernière que j’ai testé le kimchi jeon (pancake coréen au kimchi) mais aussi un hotteok (pancake sucré fourré à la cannelle). C’est un véritable plaisir gustatif que de retrouver des saveurs qui m’étaient familières et pourtant difficiles à trouver à Paris. Une chose est sûre, faire un choix parmi tous ces mets était cornélien.
Toujours plus de gourmandises coréennes
C’est ensuite au corner de Tang Frères, leader de l’alimentation asiatique en France, que je me suis rendue pour découvrir différentes marques proposées, avec des produits à gagner. Si je n’ai pas tenté l’activité soju, c’est plutôt vers les ramens de Nongshim que je me suis dirigée. Un jeu était proposé pour gagner des Shin Ramyun ou des Chapagetti, deux célèbres gammes de ramens.
Le coin Binggrae, lui, proposait de faire tourner une roulette pour gagner des Melona, une glace au melon populaire. D’autres saveurs mangue et coco étaient à découvrir, en plus de celles que l’on connait toutes et tous.
Une battle de danse a eu lieu en début d’après-midi entre plusieurs crews de danse K-pop. Venant de différentes villes françaises, les groupes avaient deux épreuves à mener dont une création qui mélangeait chorégraphie originale et cover, puis une finale avec seulement une cover. La compétition a été gagnée par Night Rosy, groupe parisien.
Alors que 16h sonne, le random dance challenge organisé par Clyde Williams démarre et c’est une setlist qui mixe girl groups et boy groups de Kpop qui retentit. Le public s’est alors affairé pour regarder les talentueux·ses danseur·euses exécuter les chorégraphies les unes après les autres. Si j’aurais aimé participer sur quelques titres de mes groupes préférés, il s’avère que le niveau était particulièrement élevé cet après-midi-là.
Place à la Kulture : entre papeterie et goodies
Après avoir rempli mon estomac, c’est dans l’espace culture que je me suis retrouvée pour découvrir des exposants originaux. Je me suis d’abord arrêtée à Timeless Korea pour y découvrir de la papeterie charmante mais aussi des cartes postales et autres objets de collection à l’image de la Corée du Sud. Marques pages, sacs, miroirs et porte clés en forme de hanbok étaient disponibles, en plus de sacs en toile à personnaliser avec des patchs, comme à Séoul. J’ai craqué pour une jolie carte postale. Dans cette même zone étaient exposés des shops dédiés à la K-pop comme Promise Shop qui proposait des photocards, des lucky draws, des bracelets ou des t-shirts. Les très appréciés Vantae Shop en collaboration avec Koalaquarelle étaient aussi présents pour vendre quelques goodies à l’effigie de fanarts d’idols.
C’est ensuite à l’espace de Yummy So que je me suis rendue pour découvrir un panel de goodies et de snacks disponibles à la vente. Ils proposaient également de tourner une roulette pour gagner différents lots, comme des mini mochis (ce que j’ai eu la chance d’obtenir). Un vrai régal pour les yeux et pour l’âme.
C’est le cœur serré que je suis passée devant le stand de tatouages, me battant contre moi-même pour ne pas succomber à un des jolis flashs mis à disposition par l’artiste SEY. Entre planches néo tribales et papillons y2k ou personnages sanrio, une grande variété de tatouages étaient disponibles, avec pour autant une cohérence globale.
Le streetwear à l’honneur : le corner fashion
Différentes marques de streetwear coréennes exposaient leurs vêtements comme Akore, The Sum of Us ou Darkroom, la marque du rappeur Simon Dominic, mais c’est le Pop Koncept qui m’a tapé dans l’œil. En effet le concept est original puisqu’il s’agit de la première “friperie Kpop” qui propose des pièces de vêtements de seconde main inspirées des photoshoots et des clips de Kpop. Pour une mode durable et éthique, que demander de plus ?
Le Kulturr DAY 1 : une ambiance elektrique
Puisqu’un événement n’arrive jamais sans imprévu, le K-Street Festival 2024 n’a pas échappé à ce désagrément : les deux artistes de K Hip-Hop Changmo et Paul Blanco, prévus sur la programmation du samedi, ont finalement annulé leurs sets. Primetime a bien entendu proposé des remboursements, et a réorganisé de manière la plus efficace possible la zone concert.
C’est ainsi que samedi, les festivaliers pouvaient assister au concert Kulturr gratuitement et profiter des DJ Sets et concerts entre 17h30 et 19h30, avec un agencement des artistes un peu différent.
DJ Roots
Tout d’abord, DJ Roots a joué aux platines pendant une heure pour commencer les festivités. Sous un grand soleil, les spectateurs ont profité d’une setlist des plus variées entre de l’EDM classique et des morceaux remixés de hip-hop américain, coréen, parfois même des titres de K-pop populaires. On note la diversité qui a fait bouger le public dans tous les sens. Je le remercie encore d’avoir joué “Guilty Conscience” de 070 Shake, un de mes titres préférés.
DJ Lily
Après DJ Roots, place à une artiste inattendue mais pourtant efficace : DJ Lily, qui a su enflammer le public avec un mix de très bon goût entre K-pop, Hyperpop et mainstream pop parfait pour danser. Elle était particulièrement hypnotisante par son charisme scénique qu’on remarquait davantage grâce à ses cheveux rouges et son maquillage smokey. DJ Lily a notamment remixé “ETA” de Newjeans mais aussi l’iconique “잊지마 (It G Ma)” de Keith Ape dont la popularité n’est plus à prouver.
GOLDBUUDA
DJ Lily est restée sur scène et a été ensuite rejointe par GOLDBUUDA, artiste originellement programmé pour 17h mais finalement là à 18h40, alors que les deux DJ ont déjà chauffé le public. Le rappeur a alors interprété plusieurs tracks puissantes, dont Power Rangers et Rockstars à l’inspiration emo rock, pour ensuite partir sur des morceaux plutôt inspirées de dancehall et de zouk comme Dora Dora, et enfin finir sur du hip-hop plus classique. Sa versatilité était assez impressionnante et se manifestait dans les différentes sonorités et les différentes gestuelles qu’il utilisait sur scène pour à la fois interagir avec Lily mais aussi avec son public. Il n’a pas manqué de remercier l’audience et manifester son amour pour Paris et la France en tentant de dire quelques mots en français. A plusieurs reprises, GOLDBUUDA a joué avec le public en leur tendant le micro et leur demandant de répéter après lui pour créer davantage de connivence.
Lil Cherry
Alors que son set semble prendre fin, GOLDBUUDA est finalement rejoint par la tant attendue Lil Cherry, avec qui il a produit tout un album intitulé “SPACE TALK”. Ils ont par ailleurs été mis en avant à l’occasion d’un documentaire FranceTV Slash disponible ici. C’est alors qu’une fusion des deux artistes s’est opérée puisqu’ils ont enflammé la scène à deux, en interprétant morceau après morceau avec complicité. On adore la dimension très drôle et kitsch de leur album qui mêle différentes sonorités de glitch core, d’hyperpop comme d’acid-rap. C’est un véritable show qu’ils ont proposé, culminant avec “MUKBANG” ou PYE LIFE qui étaient certaines des chansons les plus attendues de la setlist. Ils ont su amuser le public et créer la surprise pour tenir l’audience hors d’haleine. Alors qu’ils intragissaient beaucoup avec les fans sur la notion de rêve et de passion, ils ont poursuivi en faisant monter zaddyIllusion sur scène pour interpréter un titre à moitié francophone “OxY”. C’est ainsi que les trois artistes ont chanté “bisous bisous” en choeur avec le public. Le crew de danse VIDA LOCA a également fait son apparition pour proposer une chorégraphie des plus énergiques et appréciables à regarder. GOLDBUUDA et Lil Cherry ont fini en présentant leur titre “Pali Pali” en exclusivité : on a adoré !
Le Kulturr DAY 2 : la chaleur monte
Mirani
Sous un soleil de plomb, la rappeuse Mirani ouvre le bal, avec un grand sourire. DJ Pool accompagne toutes les performances de cette journée du K-street festival 2024. Le public, là depuis quelques heures pour faire des photos avec les artistes pour les plus chanceux·euses, ou profiter du festival pour les autres, est très enthousiaste. Mirani descend dans la foule, fait lever les bras, et danser grâce à son set qui mélange trap, pop et r’n’b avec fluidité. “Achoo” est l’occasion pour elle de montrer ses talents de rappeuse, tandis que “Daisy” fait ressortir un côté plus sensible et émotif de son chant. Elle se fend de quelques mots de français, galvanisée par l’énergie de la foule : “ça va ?” et un beau “je t’aime!”. Elle est rejointe par Blasé pour un moment de featuring sur “1, 2, 3 Go Shoot” qui ravit les fans. Sur “VVS”, Mirani achève son concert en balançant de l’eau sur le public, qui ne demande pas mieux alors que l’été a enfin commencé.
Blasé
Sans transition, le rappeur Blasé arrive sur scène, avec son habituelle buzz cut et en attitude avec ses lunettes noires. “No Stress”, la chanson d’ouverture, démontre tout de suite ses talents de rap. La première partie du set présente des morceaux plutôt orientés trap. Il annonce ensuite une chanson encore inédite, ce qui ravit les fans qui renchérissent avec des “hey, hey” sur le beat de la chanson. Le concert devient ensuite plus dansant avec des productions house ou même jersey club : “Track Suit”, “Turtle, “Reset” issus de son dernier album. Blasé interagit avec les fans, en disant qu’il fait “put*ain de chaud” mais qu’il faut “juste continuer” à danser, en anglais. Lui aussi descend dans le public, et le public le lui rend bien en chantant “Seven Nation Army”, le chant de stade français par excellence. Le set est très efficace, et se finit par la rassembleuse “We higher” avant que Blasé ne quitte la scène.
GEMINI
Changement d’ambiance avec GEMINI, tête d’affiche du jour qui commence avec un micro sur pied par l’élégant “Love is banned”, plein d’émotions. Le public peut entendre parfaitement la voix de l’artiste K-R&B, ce qui ravit les fans présent·es partout dans la foule. On peut les entendre chanter sur “Rollercoaster”, pour laquelle GEMINI délaisse le micro afin de se rendre au plus près de la foule. Avec ses cheveux blonds platine et ses interactions entre chaque chanson, en anglais, le chanteur n’a aucun mal à faire participer le public. Tous et toutes lèvent les bras en l’air, chantent, dansent. La foule reconnaît tout de suite la chanson “She lives in Paris”, particulièrement à propos puisqu’on se tient dans la Ville Lumière. Ce n’est pas la seule chanson qui rappelle la France, puisque “mon amour” retentit peu de temps après. Entre deux batailles d’eau avec les fans, GEMINI s’étonne du ballon du parc qui s’élève en l’air en même temps que les chansons. Les deux dernières chansons, “Trip” et surtout “Attention” en featuring avec Blasé, ramènent une ambiance survoltée et dansante.
Conclusion
C’est donc un festival ensoleillé fort en émotions et en musique que Primetime a réussi à organiser. Bien qu’on regrette l’absence de Changmo et Paul Blanco, les artistes présents ont su s’emparer de la scène et faire de ces deux journées un moment fun, plein d’interactions et propice au lâcher prise. Un festival placé sous le signe de la découverte, de la joie et de la liberté de pouvoir danser sans contraintes : tout ce qu’il nous faut pour commencer l’été !