P1HARMONY à la conquête de la capitale française
C’est la première fois que le groupe se produit sur une scène française pour un show qui leur est propre ; après une première expérience face au public parisien le 8 avril dernier lors du Music Bank pour lequel ils avaient performé les morceaux « Back Down », « Follow Me » et une cover du titre “2 Baddies” du groupe NCT 127, ils reviennent pour le plus grand plaisir des p1eces pour interpréter une partie plus grande de leur discographie.
Avant toute chose, vous permettrez que l’on souligne que le concert a eu lieu dans des conditions particulières puisque la date à Oberhausen en Allemagne trois jours plus tôt s’est retrouvée annulée en raison de précautions prises suite au mauvais état de santé des membres et que le doute planait sur la tenue du spectacle à Paris jusqu’au jour même de celui-ci. On note d’ailleurs que si le concert suivant à Zurich a eu lieu, Madrid a également vu sa date annulée. On ne peut qu’apprécier la chance que les fans français ont eu de pouvoir les voir sur scène et on espère sincèrement leur rétablissement prochain en leur souhaitant beaucoup de repos !
L’avant concert : Une salle en feu
L’enthousiasme des fans s’est fait sentir bien avant le début du concert : que ce soit par leurs cris face au passage sur la passerelle d’un membre du staff que les fans ont prit pour un des membres ou à l’écoute des morceaux du groupe passés dans la salle pour faire patienter tout le monde avant le début du spectacle.
Alors que l’heure du concert approchait, les chants et cris des fans retentissaient de plus en plus fort dans la salle et les garçons ont très probablement dû entendre des coulisses le Zénith crier qu’il “n’était pas fatigué” avant de se faire interrompre par la scène s’allumant en vert : selon les fans avec lesquels nous avons pu échanger, il s’agit d’une des couleurs représentatives du groupe, de quoi annoncer la couleur !
Après une première VCR annonçant le début officiel du concert, un QR code s’est affiché, lien vers un questionnaire de satisfaction pour récolter les retours des fans sur leur expérience concert. En parcourant rapidement les questions et les choix mis à notre disposition, le point qui le plus interpellant était la possibilité, parmi tous les choix, de relever comme point fort la scénographie, point sur lequel nous reviendrons un peu plus tard.
C’est finalement à 19h50 après une énième prise de température de la salle par la diffusion du très populaire morceau « Follow Me » que le groupe est arrivé dans un nuage de fumée et sous les cris assourdissants du public.
Un début fracassant
Le groupe a démarré le concert sur la détonnante “Look At Me Now”, parfaite introduction pour cette soirée car dès cette première performance l’excitation collective est montée unanimement d’un cran. Le côté rock de l’instrumental, les voix des membres et la chorégraphie explosive ont permis à P1HARMONY de conquérir la salle dès le premier morceau.
Les garçons ont ensuite enchaîné sans pause sur un son familier du public français “Back Down”. Le groupe semblait surpris par la réactivité de la foule qui criait les paroles du refrain à pleins poumons.
Après une performance sur l’une de leurs intro et la version rock de la chanson “Scared” agrémentée d’un petit passage de danse de Soul (ou Shota comme criaient les fans en fosse) les lumières se sont rallumées pour permettre au groupe de se présenter.
Dans un premier ment accueilli par le très caractéristique tapage de pieds français, Keeho a ouvert la séquence en remerciant l’audience pour son énergie et en confiant être ravi de revenir à Paris. Après quelques mots sur l’état de santé des membres salué d’encouragements du public, il s’est lancé dans une présentation tout en français très réussie. Soul s’est présenté à son tour en finissant sur un timide “merci” puis Jiung et Intak ont interagi avec le public en demandant à la foule de réagir, récoltant réactions amusées et cris du public. Aucune présentation n’a suscité autant de bruit que celle de Jongseob qui a à peine réussi à contenir les cris en faisant le tour de la scène avant de hurler un simple mais très efficace “Bonjour c’est Jongseob”. Enfin, Théo nous a souhaité à tous de passer une bonne soirée.
Après une présentation de la tournée P1ONEER et de sa signification comme illustration de la constante recherche de nouveauté et d’originalité du groupe par Jongseob, Jiung et Soul ont assuré la transition vers la prochaine séquence musicale du concert en nous donnant le titre de leur prochain morceau en français : Moi aussi (pour “Me Too” si jamais.)
Pour le morceau “Me Too” (나도 그래), le groupe est accompagné d’un décor de notebook plein de sticker qui colle parfaitement avec l’ambiance mignonne et colorée de la chanson. Les fans lèvent les mains en l’air ou leurs lightstick pour suivre la mélodie, les membres se baladent sur la scène et se câlinent, c’est un vrai moment de douceur.
Changement de registre et de tempo pour la chanson suivante, sur le rythme soutenu du morceau “That’s It”, c’est toute la salle qui scande les paroles, particulièrement celles des parties de Keeho et du rap d’Intak. Après un freestyle de Soul et des compliments d’Intak, les lumières se sont rallumées pour le second ment.
Explosion d’énergie au Zénith
Jiung et Intak se sont de nouveau essayé au français au terme d’un jeu avec le public à coup de “je t’aime” et Keeho a surpris toute l’assemblée avec son iconique “je te kiffe p1ece”. On note les efforts du groupe pour s’exprimer en français qui ont donné un joli moment de complicité entre Keeho et les fans à travers des souvenirs partagés : la comptine “Frère Jacques” que le coréano-canadien a appris à l’école mais aussi des mots aléatoires et surprenant tels que “bibliothèque”, “toilettes” et “bicyclette”
Piwon (nom affectueux des fans pour le groupe) a ensuite repris sa formation pour le prochain morceau qui s’est avéré être une révélation et un coup de cœur pour votre autrice en plus d’être l’un des sons qui semblent avoir fait la plus forte impression au public, “End it” ! La démonstration vocale est impressionnante (et live !), la chorégraphie a de l’impact, on ne savait plus où donner de la tête tant les membres se donnaient à 200%.
Dans cette continuité, le morceau “Black Hole” : accompagné de feux d’artifices est performée jusqu’au bout des ongles et à pleine voix. Toute la salle hurle peu à peu le refrain, l’énergie est communicative des deux côtés et toutes les réactions de l’audience sont très instinctives.
Dans cette ambiance ardente, le groupe quitte la scène et laisse les fans découvrir une VCR interactive qui entretient leur enthousiasme le temps que le groupe puisse se changer.
Spécial stages aux styles uniques
C’est sur un tableau très poétique que Soul apparaît assis seul devant un fond de nuit étoilé et entame les premières notes de sa performance solo, une cover du morceau “Hug Me” de Jung Joon Il. Sa voix est très douce et la salle s’allume des flashs de l’assemblée, comme un écho des étoiles du fond derrière le chanteur. La mise en scène est intimiste et si Soul est apparu réservé lors des interventions du groupe durant les ments, il se dévoile totalement sur cette performance en nous permettant de partager avec un lui un beau moment chargé d’émotions.
Lorsqu’il quitte la scène, toute la salle est en flottement et plane doucement jusqu’à ce que les lumières se rallument pour le second passage.
Changement de style, changement d’ambiance avec la prestation vocale incroyable sur le morceau “Déjà Vu” de Beyoncé de la diva du groupe, Keeho ! Ses riffs et autres effets de voix font hurler la salle et toute la fosse est en ébullition face à son passage. Le chanteur est à l’aise sur scène et interagit avec les fans tout en délivrant une performance impressionnante, c’est une vraie star !
Toujours sur ce rythme rapide et soutenu, Jiung apparaît sur scène de dos tout en noir coiffé d’un chapeau pour la chanson “Love Never Felt So Good” de Michael Jackson et Justin Timberlake. Il entame simultanément un numéro de danse inspiré du roi de la pop et de chant avec son timbre de voix unique devant un fond d’une cascade de paillettes.
Après son passage solo il est vite rejoint par Soul et Keeho pour la suite du morceau. Les garçons s’amusent beaucoup et partagent leur bonne humeur avec le public. La performance est vraiment fun et la dynamique du trio est excellente. On peut dire que c’est un vrai morceau feel good et sûrement l’une des meilleures performances de la soirée.
Nouveau changement de décor cette fois pour un fond rouge et des écrans de fumée. Accompagnés de hurlements (et d’aboiement ?) Intak et Jongseob apparaissent affublés d’une fourrure et assis face à face. S’en suit une performance en réponse interposées de la part des deux rappeurs (NB : une fan présente nous a appris que Jongseob était passé par YG, cette information donne sens à sa gestuelle scénique). Les deux rappeurs sont joueurs avec le public et rugissants, la scénographie rend service à leur passage et finit cette séquence de mise en valeur des différentes facettes de capacités de showmans du groupe.
Les fans attendaient le solo de Theo sur une cover de “21” de Dean mais ce sont les lumières qui se sont rallumées pour le 3ème ment.
La soirée bat son plein
Alors que Theo apparaissait ému et contrarié sur scène de son état de santé actuel (pas en état d’assurer son solo) il a vite été consolé par les fans à l’initiative de Jiung par l’un des autres chants caractéristiques français en concert (oui, l’air tiré de “Seven Nation Army” du groupe américain The White Stripes aka popolopopopo)
Jiung confie à l’audience son coup de cœur particulier pour la ville de Paris et Keeho nous montre une nouvelle fois ses talents de francophone par son “C’est moi le plus incr”.
Keeho continue à parler en nous révélant que Soul était nerveux de son passage sous les encouragements des fans. Ce dernier a eu l’air plus à l’aise après ce passage et s’est même autorisé à demander de la part des fans des cris et tapages de pieds.
Après le retour de Jongseob et Intak, le groupe était prêt pour le prochain morceau.
Piwon ont performé suite à ça 2 morceaux très populaires “Doom Du Doom” et “Follow Me”. Pour les deux morceaux la salle entonne la mélodie et la bonne humeur constante des membres entraînent les fans dans une spirale d’énergie positive. Pour le second morceau, les membres demandent au public de sauter et tout le monde joue le jeu à fond avant un jeté de confetti qui fait office de climax de la prestation.
Une parenthèse tout en douceur
Pour ce 4ème ment Keeho reprend les devants en complimentant à nouveau le bruit et l’énergie de l’audience parisienne puis parle de l’anniversaire de Jongseob (né le 19 novembre) avant de se voir interrompre par une personne dont c’était l’anniversaire. Puis une deuxième, une troisième : s’ensuit une séquence vraiment drôle ou il essaye de déceler les menteurs puis prends la décision de chanter pour toutes les personnes nées en Novembre. Après l’avoir chanté en anglais, Keeho entame une tentative en français avec “Bonne fête à toi” avant de bouder en voyant que ça n’a pas l’effet escompté et qu’il n’arrive pas à le prononcer. Tout est drôle, chaleureux et spontané et les fans finissent par chanter naturellement la chanson en français puis en coréen sous les éclats de rire du groupe, très surpris.
Jiung reprend en apprenant au public une chorégraphie simple pour “Gotta Get Back” (note spéciale pour le signe Jul de Keeho suite à ça et du débat qui s’en est suivi) avant que les lumières ne s’éteignent pour faire place au morceau.
Le son “Gotta Get Back” est adorable et la scénographie tout à fait adaptée : couleurs pastels, caméra avec un filtre rosé, nuages et coeurs avec sur chaque côté de scène un binôme et tous profitent de ce moment pour pouvoir faire du fanservice et interagir plus personnellement avec les fans devant eux.
Dans la même énergie et toujours avec une scénographie vivante et dynamique, le groupe interprète le morceau “Love Me For Me” avec une chorégraphie super fun (et une high note de Keeho folle) toujours en interagissant avec le public qui connaît le morceau par cœur.
Discussion et complicité avec les fans
Jiung ouvre ce 5ème ment par une jolie déclaration en français et Jongseob est surpris de voir que le public a anticipé sa question (est-ce que vous voulez rentrer ?) quand Keeho se met à danser sur les cris “on est pas fatigué” qui résonnent furieusement dans la salle. Fait amusant, lorsque les membres parlent, de nombreux fans en fosse avaient l’habitude de répondre “oui” en coréen de sorte que les membres ont fini par se demander si l’audience parlait et/ou comprenait la langue.
Après ce court moment, le groupe reprend sur leur récent morceau “JUMP” qui fait sauter tout le Zénith ravi face aux effets pyrotechniques et clamant le dancebreak final du morceau avec ferveur.
Dans un 6ème ment les membres évoquent à nouveau l’énergie de la salle et Keeho avoue que la chorégraphie de “JUMP” est particulièrement difficile et physique mais que l’énergie de la salle lui a permis de bénéficier d’un boost qui lui a facilité la performance. Après une énième expression de l’enthousiasme à la française, Jiung apprend une nouvelle fois à la salle une danse à répéter pour le prochain morceau.
Quand les premières notes de “Do It Like This” retentissent, c’est toute la salle qui commence à chanter et à danser selon les indications du groupe. On se retrouve tous à se baisser et s’accroupir à la demande des garçons pour ensuite sauter dans tous les sens sous l’explosion de confettis qui inondent la salle avant que le groupe quitte la scène.
L’encore
L’écran s’allume avec le logo de la tournée et soudain une VCR du morceau “If you call me” qui semble très populaire se lance. Piwon sont connus pour leurs interactions avec les fans et en particulier pour leur habitude (rare!) de passer dans les gradins mais avec les soucis de santé des membres il paraissait peu probable de les voir se balader au milieu des fans. Pourtant, on pouvait surprendre lors de la VCR des têtes se tourner vers le fond de la salle, pour simple vérification.
Les fans commencent à réclamer le groupe à la fin de la VCR et certains s’inquiètaient même que le concert soit terminé.
Les garçons ont fini par revenir sur scène avec un extrait du morceau “Breakthrough” avant d’enchaîner sur la douce “Speaker” sur laquelle ils on prit soin de se diriger de chaque côté de la scène pour interagir avec le plus de monde possible : Keeho joue à pierre-feuille-ciseaux, Jiung et Intak chahutent ensembles, les membres s’enlacent.
Clap de fin
Pour le Goodbye ment les membres remercient encore le public et promettent de revenir dans une salle plus grande et tous sont bouche bée de l’énergie parisienne qu’ils qualifient de “la meilleure” (fanservice ou aveu sincère, je vous laisse en juger). Intak surprend une nouvelle fois l’assemblée avec son “wesh Paris” et Jiung apporte un côté touchant à ces remerciements en déclarant qu’il est devenu chanteur pour ce moment.
Si les membres ont plusieurs fois exprimé leur regret de ne pas pouvoir se présenter c’est très souriant et disponible pour le public malgré la fatigue qu’ils sont apparus et les fans les ont rassurés d’un “gwaenchana” qui a fait rire la moitié des membres et qui a attendri Keeho.
Il commence d’ailleurs un discours sur le bonheur d’être à Paris et de voir tellement de diversité en promettant de revenir avec de nouveaux sons et exprimant sa reconnaissance quand les fans se sont mit à crier “best leader” (il a mit du temps à comprendre mais une fois fait il était très touché). Jiung nous fait juste après le plaisir de chanter un extrait de leur dernier morceau en date puis propose qu’on une photo (il a fallu au moins 5 essais, les membres étaient très pointilleux sur ce cliché !)
Suite à ce moment le groupe a performé le morceau “Swagger” durant lequel les membres ont récupéré des cadeaux de fans dont un maillot du PSG floqué Piwon que s’est approprié Intak. Pour le tout dernier morceau “AYAYA” tout le monde crie et les membres jettent de l’eau sur la fosse comme de vrais rockstars.
Le groupe finit par remercier une dernière fois l’audience (toujours en se déplaçant d’un bout à l’autre de la scène) avant de quitter définitivement la scène pour aller se préparer pour le moment de rencontre avec les fans en VVIP.
Bilan
Ce qu’on retiendra de ce concert, c’est le talent de Piwon sur tous les plans et particulièrement leur bonne humeur et leur aisance scénique. Si il n’est pas rare de voir des groupes se donner à fond lors des concerts sur des chorégraphies complexes, il est beaucoup moins commun de faire face à des idols si confortables lors des ments. La capacité d’interagir naturellement avec l’audience du groupe est très appréciable et permet à l’entièreté du public de se sentir connectés avec eux et de rendre le moment unique. Additionné à cette qualité, les membres sont également de véritables showmans et considèrent chaque performance comme une communication avec le public ce qui s’illustre par leurs déplacement sur scène, leurs expressions : tout dans leur prestation n’est que partage, ce qui fait d’eux de véritables artistes. On soulignera aussi la très bonne surprise du chant live assuré par leurs talentueux vocalistes et le charisme général du groupe.
Enfin, on notera le soin apporté à la scénographie détaillé tout au long de cet article : l’espace scénique du Zénith était employé à son plein potentiel, les écrans utiles, le camerawork (malgré quelques problèmes techniques) efficace et les décors et effets pyrotechniques savamment utilisés.
Il est important également de rappeler et prendre en compte l’état de santé des membres qui, même sans être au meilleur de leur forme, ont tout donné pour nous faire passer un bon moment. Ils ont rarement laissé paraître leur fatigue et si le point n’avait pas été rendu clair jusqu’ici, ont été adorables et solaires tout du long de la soirée. Ils ont le mérite d’avoir assuré le concert dans son intégralité et nous tenons une nouvelle fois à les applaudir pour cela.
En définitive, si l’on devait résumer ce concert, on dirait que de l’extinction des lumières pour le premier morceau jusqu’à l’ouverture des portes de sortie, l’excitation, et l’enthousiasme étaient communicatifs et que tout le monde a définitivement passé un excellent moment !