C’est avec beaucoup d’enthousiasme que les fans découvraient ce 10 octobre dernier »Fact Check » le 5ème full album de NCT 127.
Dans un album tout à fait à leur image, 127 démontrent une nouvelle fois leur talent et leur patte artistique unique avec une recette qui marche et qui leur va bien.
Fact Check
Dès le début l’accompagnement instrumental très rythmé nous annonce l’ambiance de la chanson qui nous embarque dans l’ego trip* haut en couleur du groupe. S’il faut parler du MV on retiendra les décors futuristes épileptiques et post-apocalyptiques qui fonctionnent à merveille avec le style expérimental signature de 127, les looks décalés et extravagants des membres et la chorégraphie puissante et survoltée que l’unit séoulite de NCT semble effectuer sans efforts. On soulignera d’ailleurs la chance unique et très symbolique que constitue la possibilité d’avoir pour décors l’un des plus beaux monuments de la capitale coréenne : le Gyeongbokgung
Pour ce qui est des prestations des membres dans la chanson, comme souvent avec 127, la prestation vocale est excellente, les passages de rap solides. Mention honorable pour Yuta qui a pu (pour notre plus grand plaisir !) profiter d’une exposition plus grande que d’habitude dans ce MV avec une killing part encore marqué dans nos esprits et pour Taeil, véritable pilier vocal d’ancrage de la chanson, qui a assuré la préparation de la promotion du comeback (teasers, MV) alors même qu’il était sérieusement blessé.
Au niveau des paroles, 127 nous donne une nouvelle illustration de leur gestion de leurs détracteurs. N’ayant jamais vraiment fait l’unanimité musicalement ils ont toujours évolué en s’appropriant les critiques à leur sujet ; musique-bruit, style étrange, concept impossible à suivre… Ils n’en sont pas à leur coup d’essai en ce qu’il s’agit de balayer d’un revers de la main ce genre de commentaires.
Cependant, ce comeback a le mérite de célébrer leur réussite en plus de leur singularité.
‘’Check the facts, check the stats’’ : en effet le constat est sans appel après presque plus de 7 ans d’activité 127 ont su s’imposer comme l’un des groupes majeurs du paysage Kpop par leur impact et en s’entourant d’une fanbase (chaotique mais) toujours présente leur assurant un succès constant.
On apprécie particulièrement le clin d’œil à la France de Johnny qui nous parle de Mona Lisa et du Louvre, les garçons étant les bienvenus (et très attendus !) dans la capitale pour renouveler l’expérience de 2019.
Au vu des premiers retours, la chanson paraît avoir rempli les attentes des czennies et séduit les auditeurs occasionnels.
*Terme emprunté à la culture rap, procédé d’auto congratulation pour signifier son importance ou sa réussite
Space
Avis aux fans de 127 de la première heure, cette chanson est faite pour vous ! Dans un style qui rappelle les b-sides du premier album et accompagné d’une mélodie aux cuivres vraisemblablement emprunté à la chanson »Our Own Summer » du groupe indie rock coréen The Black Skirts, »Space », première b-side du projet peut être perçue comme un retour à un style plus ancien du groupe. Un son chill mais entraînant comme ils savent si bien le faire, un vrai moment suspendu. C’est un son assez simple, tout à fait idéal comme fond pour travailler et très réconfortant (testé et approuvé!)
Parade
On arrive à l’un des sons un peu plus particulier et »bruyant » de cet album ouvert par un rap qui nous donne envie de bouger dès les premières secondes. La mélodie du refrain a un côté presque comptine très fun et qui rentre dans la tête très facilement. L’instrumental change de rythme une ou deux fois et est de temps à autre ponctuée de sons/voix électroniques. Bien qu’il semble qu’une partie des auditeurs ait pu être sceptique sur certaines parties »rap’’ du morceau, la proposition reste l’une des plus intéressantes du projet. Le petit passage vocal accompagné de quelques notes au piano vient décorer la fin du morceau pour finir de lui apposer les composantes essentielles d’un morceau type de 127 (à savoir si vous ne l’aviez pas compris jusqu’à lors, selon votre auteure : GRANDE technique vocale – rap entraînant – instrumental original et diversifié)
Angel Eyes
Ce morceau a le potentiel (très précis) d’être l’une de ces chansons-émotions fédératrices auxquelles on s’attache particulièrement car utilisées lors de concerts comme transition ou dernière chanson avant les good-bye ment. L’instrumentale aux sous-tons rock et le refrain assez fort donnent un son idéal pour les fins de soirées d’étés dans un registre pop-rock qui pourrait plaire facilement aux amateurs de 5sos ou nostalgiques de Camp Rock. Ce type de chanson qui dégage très fort cet aspect nostalgique paraît être un passage obligé lors des full album de 127.
Yacht
Ce son suit aussi un schéma familier pour les nctzens : une chanson d’amour douce mais entraînante et tellement agréable et facile à écouter. Pour une après midi entre amis dans la bonne humeur ou juste pour bien commencer la journée, c’est un vrai son feel-good qui parle d’un amour frais et spontané et on ressent que les garçons se sont amusés à l’enregistrer. Certains fans ont parlé sur Twitter d’un potentiel sample de la chanson »Anything » du groupe SWV, on vous laisse vérifier et vous faire votre avis la dessus, même si cet emprunt fait sens au vu du style de la chanson. Ce morceau est donc l’ajout idéal pour réchauffer les playlists moroses de cet automne !
Je ne sais quoi
127zens français.es, c’est une victoire de plus pour nous ! Avant toute chose, quelle satisfaction d’entendre le groupe prononcer quelques mots en français à chaque refrain !
Ce morceau à l’instrumental singulière et rythmé est parfaitement habillé tant par les voix et harmonies des vocalistes que par les parties plus parlées (voir chuchotées pour certains) qui lui donne un aspect assez hypnotisant et cette atmosphère unique intrigante et presque sensuelle que 127 sait si bien communiquer, à la manière d’une »Simon Says » un peu moins audacieuse. C’est l’une des propositions les mieux réussies de cet album.
Love is a beauty
Autre gros coup de cœur de votre auteure (vous noterez l’enchaînement incroyable que nous offre l’album avec successivement »Yacht – Je ne sais quoi – Love is a beauty » !)
Avec un accompagnement musical que l’on qualifierait volontiers de romantique avec un rythme rappelant un genre de valse (pour les connaisseurs, le parallèle avec »Can I have this dance » de High School Musical 3 est inévitable, surtout pour les quelques lignes chantées de Mark) et une performance vocale magistrale de la part des excellents chanteurs que sont Haechan, Taeil, Doyoung et Jaehyun, nos 4 fantastiques de la mélodie. On soulève encore une fois la justesse vocale et l’effort de vocalistes un peu plus mis en avant qu’auparavant tels que Yuta (décidément!). Cette chanson débordante de tendresse est l’énième illustration du talent de l’unité séoulite de NCT pour chanter l’amour.
Misty
Transition toute trouvée avec le prochain morceau : qu’est ce que 127 communique encore mieux que le sentiment amoureux ? Le sentiment de douleur amoureuse bien sûr !
Véritable cri du cœur à l’image des plus grands sons de l’unité tels que Back 2 U, on ne peut qu’avoir de grandes attentes pour les potentielles performances des garçons sur ce morceau (on prie pour qu’il y en ai quelques unes de plus avant le départ de Taeil pour l’armée !)
A noter que Mark a confié à Eric Nam dans un de ses récents podcasts que ce morceau était son préféré. Le son évoque le sentiment de manque et même sans comprendre littéralement les paroles la mélodie est universellement intelligible dans les émotions qu’elle véhicule.
Real Life
Dans un autre style que »Love is a Beauty », on retrouve dans »Real Life » un aspect dansant et entraînant presque répétitif. Dans le même registre que »Angel Eyes » ce morceau à le potentiel parfait de la chanson nostalgique et clôture parfaitement ce 5ème album comme une jolie outro, un bilan tout doux et un cadeau précieux aux fans pour accompagner les journées mélancoliques d’automne. Les harmonies du morceau sont magnifiques et on ne se lasse pas de le réécouter pour essayer de toutes les repérer et les savourer : cette chanson s’apprécie en plusieurs écoutes.
Conclusion
Les deux dernières sorties de 127 sont deux full album et il faut souligner la charge de travail que cela représente, surtout que leurs activités en tant que membre de 127 étaient jumelée non seulement avec les activités de Dream comme habituellement mais cette fois aussi avec celles de U et la préparation de NCT Nation.
Bien que la promotion assez floue et désordonnée des activités et la critique d’une certaine uniformisation vers le bas du concept général du groupe ont pu entaché la discussion autour de 127 ces derniers temps (teasers toujours plus basiques et redondants, saturation des promotions, travail visuel des éléments de promotion presque inexistant, sans même parler de l’incident autour des teasers de Taeil) ce 5ème album s’affiche comme très réussi en ce que le groupe parvient, chaque fois un peu plus que la précédente, à affiner leurs spécialités et compétences pour nous proposer le meilleur produit fini possible.
NCT 127 nous présente un album efficace et qui, sans être leur projet le plus original ou ambitieux, reprend fidèlement les codes et styles qui fonctionnent parfaitement pour eux et font leur indescriptible charme (ce fameux je ne sais quoi), ce qui suffira plus que largement à combler tout fan de l‘unit.
Et vous, qu’avez vous pensé du comeback de 127 ?