En France, nous célébrons le nouvel an chaque année le 1er janvier, comme un nouveau commencement. En Corée du Sud, ce n’est qu’entre fin janvier et fin février que l’on fête réellement la nouvelle année, suivant le calendrier lunaire. Nous vous présentons aujourd’hui Seollal, le nouvel an lunaire coréen.
Qu’est-ce que Seollal ?
À l’instar de Chuseok, le nouvel an coréen est un jour important. Contrairement aux français qui suivent le calendrier solaire, les coréens suivent le calendrier lunaire. Le nouvel an lunaire coréen porte le nom de Seollal (설날). Seol (설) signifie “le début de l’année” et lal (날) “le jour” littéralement “le jour du début de l’année”. La date change chaque année, suivant le ciel astral : entre le 21 janvier et le 20 février. Cette année, en 2025, Seollal aura lieu le 29 janvier. En 2026, ce sera le 17 février.
Seollal est un jour férié en Corée du Sud. Étant une fête familiale, chacun retourne dans sa famille, généralement dans sa ville natale, pour célébrer la nouvelle année ensemble pendant trois jours : la veille, le jour J et le lendemain. Seollal sera donc célébré du 28 au 30 janvier cette année. Dû aux nombreux déplacements à cette période, les transports sont pleins, les places partent très vite. Si vous êtes en Corée du Sud au moment de Seollal et que vous souhaitez voyager au sein du pays, nous vous conseillons de réserver vos billets en avance.
Seollal un moment qui permet aux coréens d’honorer leurs ancêtres. Cette fête est d’autant plus importante qu’elle s’est poursuivie alors que les japonais occupaient la Corée du Sud, malgré l’interdiction de la célébrer.
Les traditions
Seollal est une célébration rythmée par les traditions et les rituels. Le premier est de porter le hanbok (한복), l’habit traditionnel coréen.
La nourriture préparée est disposée sur une table sur laquelle se trouvent les tablettes ancestrales de la famille : c’est le charye (차례). Chacun s’agenouille devant cet autel pour rendre hommage à leurs ancêtres, c’est le sebae (세배), un rituel important pour les coréens. Chaque membre de la famille effectue une révérence qui varie selon le genre de la personne : les hommes superposent leur main gauche sur leur main droite, les femmes font l’inverse. Les enfants souhaitent à leurs aînés “새해 복 많이 받으세요” (“Recevez beaucoup de bonheur pour le nouvel an »). Après le sebae suit le sebaeton (세뱃돈) durant lequel les aînés adressent leurs meilleurs voeux aux plus jeunes et leurs donnent une pochette contenant de l’argent. La cérémonie se termine avec tous les enfants qui refont ensemble le sebae.
La nourriture
La nourriture occupe une place importante pendant Seollal. Certains plats traditionnels sont perpétuellement préparés chaque année. Traditionnellement, les plats sont préparés la veille afin de les donner en offrande aux ancêtres lors d’un rituel. Nous pouvons y retrouver :
- le tteokguk (떡국) : une soupe de boeuf et de galettes de riz rondes. Le tteokguk représente la purification du corps. Cette soupe est importante pour les enfants car elle symbolise le fait de prendre un an de plus.
- les mandu (만두) : des raviolis coréens
- le manduguk (만두국) : une soupe de raviolis coréens
- le sikhye (식혜) : une boisson traditionnelle coréenne au riz
- le sujeonggwa (수정과) : une boisson traditionnelle coréenne à base de cannelle et de gingembre
- le japchae (잡채) : des nouilles de patate douce aux légumes sautés
- les jeon (전) : des galettes aux légumes



Les jeux pendant Seollal
Seollal est aussi l’occasion de s’amuser et de se détendre en famille. Les coréens jouent alors à plusieurs jeux traditionnels.
Le yut nori (윷놀이) : jeu de plateau, le yut nori est le jeu le plus célèbre non seulement de Seollal, mais de toutes les célébrations coréennes. Il se joue entre deux équipes et avec les yuts (윷), des bâtons ayant une face lisse et une face arrondie. Les yuts font office de dés : on avance ou on recule selon leur positionnement lorsqu’ils retombent. Pour gagner le jeu, il faut que tous ses pions arrivent au point de départ.
Le neolttwigi (널뛰기) : jeu de bascule, les joueurs, essentiellement des femmes, se font face sur la bascule. Une troisième personne se positionne au milieu afin de sécuriser la bascule. À tour de rôle, les personnes situées aux extrémités vont sauter pour propulser l’autre dans les airs. L’objectif est d’aller le plus haut possible.
Le bangpaeyeon (방패연) : un cerf-volant fabriqué à base de papier, de tiges de bambou et de ficelle. L’objectif est de faire voler le cerf-volant le plus loin possible. Pendant les matchs, le but est de couper le fil du cerf-volant de son adversaire avec son propre cerf-volant. Selon les croyances, le cerf-volant permettrait d’envoyer ses vœux jusqu’aux cieux afin qu’ils se réalisent. Traditionnellement, c’est un jeu joué principalement par les hommes.
Le paengi (팽이) : une toupie reliée à une corde, elle-même reliée à un bâton. Le principe est de la lancer et de la faire tourner le plus longtemps possible en la contrôlant avec le bâton.
Le jegichagi (제기 차기) : le but est de faire un maximum de jongles avec un jegi (제기), ressemblant à un volant de badminton. Traditionnellement, le jegi était fait à partir d’une pièce de monnaie enroulée de papier.
Que vous soyez fan de K-pop vous demandant chaque année pourquoi vous voyez une vidéo de votre groupe favori en hanbok vous souhaitant une bonne année entre fin janvier et fin février, ou intéressé par la culture coréenne, vous connaissez désormais les fondements de Seollal, le nouvel an lunaire coréen. On en profite pour vous re-souhaiter une bonne année !