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JUKEBOX : L’été de STAYC est glacial avec Cheeky Icy Thang

C’est en noir et rose que STAYC, groupe féminin de la High Up Entertainment, est revenu sur la scène ce premier juillet. La title track, « Cheeky Icy Thang », a, comme toutes les sorties précédentes de STAYC, créé la confusion – coup de maître ou mauvaise décision ?

Avec un air de young-luv.com, un des précédents mini albums de STAYC, Metamorphic est arrivé ce premier juillet dans nos playlists. Le comeback est surprenant, avec une ambiance qui correspondrait plus à l’hiver qu’à l’été, mais c’est là tout le pouvoir de STAYC. Elles surprennent constamment. 

TWENTY

On démarre en douceur avec « Twenty », une ôde à la vingtaine découverte à la manière d’un film coming of age*. Les performances vocales sont mélodieuses et teintées d’un mélange de nostalgie et d’affirmation. La production R&B est portée par une ligne de basse pleine de groove et bénéficie de l’utilisation pétillante d’un synthétiseur. Le rap de Sumin dans le deuxième couplet arrive néanmoins comme un cheveu sur la soupe et ne paraît pas vraiment correspondre à l’ambiance générale de la chanson. 

* On appelle coming of age la transition entre l’adolescence et l’âge adulte. 

CHEEKY ICY THANG

Immédiatement après avoir découvert le premier teaser de « Cheeky Icy Thang », la communauté K-pop en ligne s’est empressée de comparer le titre à « RUN2U ». Et on comprend pourquoi – la production inspirée de l’hyper pop et électro fait appel aux mêmes instruments avec du groove et un synthétiseur omniprésent, avec un rythme saccadé porté à la fois par les percussions et par les performances mi-vocales mi-parlées des six membres. 

La structure de la chanson est déconcertante lors des premières écoutes. En effet, les frontières entre les parties sont floues, comme entre le couplet et le refrain. Son intérêt est justement dans cette surprise, puisque l’on ne sait jamais vraiment où nous allons. Les voix autotunées sont assez présentes mais dérangent peu lorsque l’on comprend où la production essaye de nous emmener. 

« Cheeky Icy Thang » est une chanson fun qui mélange à la fois « RUN2U » mais aussi « Teddy Bear » et « Bubble ». Comme l’indique le titre, les filles sont « cheeky », soit effrontées, et un peu « sassy », insolentes. On comprend ainsi pourquoi les fans de K-pop comparent ce titre à « Queencard » de (G)I-dle. Il n’y a pas de message profond à aller chercher et il suffit juste de passer un bon moment. 

Le MV vient compléter ce côté léger et impertinent en proposant une chorégraphie facile à suivre et avec un véritable potentiel de viralité. 

Malheureusement, la chanson ne dure pas assez longtemps. Si beaucoup déplorent le manque de pont ou de troisième refrain, nous nous concentrons uniquement sur ce manque de quelque chose. Une introduction plus longue, ou même un dance break plus développé. Bref, juste quelque chose de plus. 

1 THING 

Dès que « 1 Thing » commence, on se retrouve dans l’ambiance originale STAYC que l’on connaît bien. L’introduction est immédiatement addictive, tant la mélodie rentre facilement en tête. La production mélange Crunk, un sous-genre de hip hop qui se caractérise par la répétition d’une même expression ainsi que par l’utilisation d’éléments de electronic dance music, et R&B, créant un résultat qui s’intègre parfaitement dans la discographie du girlgroup. 

Le dance break ou drop saccade le titre de la chanson et rappelle des titres électro du début des années 2010. Pourtant, un sample présent tout au long de la production est agaçant – ce bruit qui rappelle un vieil appareil photo que l’on viendrait de déclencher. Si vous ne l’avez pas encore repéré, n’essayez pas de le faire car cela pourrait gâcher plusieurs de vos écoutes de cette chanson autrement parfaite pour l’été. 

GIVE IT 2 ME 

Avec « Give it 2 me », on retourne au début des années 2000 avec un rythme R&B qui fait penser à des titres comme « Love is Wicked » de Brick & Lace. On reconnaît facilement la patte artistique de Rado, le producteur musical du groupe au long de la production. 

L’ambiance chill est poussée par les voix à l’arrière-plan et les multiples couches vocales, notamment lors de la répétition de certaines phrases lors du refrain. 

FIND (SIEUN & SEEUN & J)

La particularité de cet album complet est que trois chansons sont performées par des units ou en solo, dans le cas d’Isa. 

« Find » met en scène Sieun, Seeun et J. Le titre drum’n’bass met (enfin) en valeur le ton grave et particulier de J lors d’un rap sur lequel Sieun la rejoint pour mettre l’emphase sur certains mots. 

Dans cette chanson, la protagoniste cherche à savoir ce que son/sa partenaire aime chez elle. On ressent une forme d’insécurité et un besoin d’être rassurée, mais aussi le désir d’en savoir plus à propos de soi-même. 

LET ME KNOW 

Avec « Let Me Know », une atmosphère de doute s’installe. Encore une fois, on s’imagine dans un film coming of age avec des percussions et une basse omniprésentes dans la production, mais aussi ce synthétiseur en fin de refrain qui donne à la fois une impression de nostalgie mais symbolise aussi l’avancée de nos protagonistes. 

NADA

Comme dans « Cheeky Icy Thang », STAYC sont ici à la limite de l’insolence, presque comme les fameuses Plastiques de Lolita Malgré Moi. La chanson s’ouvre avec un « Mm… no, I don’t think so, bye » (« Hm, non. Je ne crois pas, bye. »), parfaitement exécuté avec un air insolent par Sieun. Avec cette attitude nonchalante, les héroïnes de cette épopée disent au revoir à un partenaire qui n’est plus à la hauteur. Cette romance qui était douce se termine avec un fracas, mais même avec le cœur brisé, les chanteuses disent tout simplement « Nada ». 

La production est minimaliste, se focalisant sur l’histoire contée plutôt que sur la juxtaposition de couches instrumentales. 

FAKIN’ (Sumin & Yoon) 

Deuxième chanson en unité de l’album, « Fakin’ » est très pop, rappelant le golden age de certaines chanteuses comme Katy Perry avec « Unconditionally ». Le tempo moyen et la production focalisée sur la guitare expriment, à l’aide des paroles, leur peur de l’amour, ou plutôt de s’attacher à quelqu’un. 

ROSES (ISA)

Vient le tour du solo d’Isa, « Roses ». La production R&B minimaliste inclut une boucle de synthétiseur et des percussions rappelant le xylophone. Pourtant, cette dernière distrait parfois un peu du chant mélodieux et sincère d’Isa. On retrouve dans les crédits l’artiste indie Gyuahh, également présente sur « Choke » de 82MAJOR, et Hansen, compositeur pour Giriboy et Colde, entre autres. 

BEAUTY BOMB

« Beauty Bomb » est immédiatement entraînante, et l’on comprend pourquoi en se penchant sur les crédits. Entièrement composée par des artistes autres que B.E.P et Rado, on y retrouve gxxdkelvin (Enhypen « Paranormal », EVNNE « XO », NMIXX « Home »), Youha (tripleS « Girls Never Die », LOONA « PTT », Billlie « Eunoia ») mais aussi Benjmn (LE SSERAFIM « Unforgiven », P1Harmony « Jump », KARD « Ring The Alarm »). 

Sans trop en faire, la production accompagne le storytelling. Les chanteuses affirment leur amour pour elles-mêmes, même si elles se cherchent encore. Avec une nouvelle coupe de cheveux, habillée en rouge (leur « couleur personnelle »), elles manifestent une vie douce dans laquelle elles auront tout ce dont elles souhaitent. 

GUMMY BEAR

On change d’ambiance avec « Gummy Bear », onzième titre de l’album. L’introduction est éclectique, donnant l’impression d’être dans un jeu vidéo comme Space Shooter – on se croirait presque dans un univers de science fiction. Et puis, on évolue vers quelque chose de plus pop mainstream avec une guitare acoustique qui s’achève avec un refrain qui s’appuie sur une ligne de basse continue. Ce qui devait être un climax tombe en réalité comme un soufflé, tant son énergie n’arrive pas à égaler celle donnée dans les deux premiers couplets. 

La production expérimentale est presque ce que l’on attend d’une b-side de STAYC et rappelle facilement « Log In » de Fifty Fifty ou même encore « O.O » de NMIXX dans le sens où plusieurs chansons semblent coexister dans un seul titre. 

STAY WITH ME 

La production de l’album s’éparpille un peu plus avec « Stay WITH me ». Le titre est clairement inspiré de la scène pop-punk avec une guitare électrique et une batterie qui rappellent la teenager rage (rage adolescente) dont faisait preuve 5 Seconds Of Summer à leurs débuts (comme, par exemple, « Heartbreak Girl »). La fansong (chanson pour les fans) permet aux six membres de STAYC de remercier les SWITH pour leur soutien depuis leurs débuts. 

Les performances vocales sont harmonieuses et créent un joli décalage avec l’instrumentale plus forte. L’annonce du refrain fait monter en énergie « Stay WITH me », qui est, sans aucun doute, l’une des meilleures chansons de cet opus. 

FLEXING ON MY EX

On arrive enfin à « Flexing On Me Ex », une chanson performée en live par le groupe depuis presque un an. L’annonce de sa sortie dans METAMORPHIC a donc réjouit les fans qui peuvent enfin profiter du titre en version studio. 

Ce dernier est fun, avec une protagoniste qui se remet d’une rupture en prouvant que sa vie est bien meilleure sans son ex. Elle « flexe » en allant faire du shopping et en prenant soin d’elle. Pas besoin d’aller trop loin dans l’analyse des paroles, tant il n’est pas nécessaire de les prendre au sérieux. 

TROUBLE MAKER 

« Trouble Maker » fait partie des chansons les plus entraînantes de l’album. Avec son rythme un peu vintage et un refrain introduit en fanfare avec des trompettes, on a la sensation d’entrer dans une comédie musicale, ou dans des chansons théâtrales de K-pop des années 2010. Bien que sortie en 2021, « Waterride » de Lee Hi nous vient en tête en termes de comparaison. 

CONCLUSION 

On retrouve dans METAMORPHIC STAYC après presque un an sans sortie musicale, à l’exception de « Lit », single japonais. Est-ce que cette attente valait le coup ? 

Sans aucun doute, oui. STAYC prouve encore sa versatilité à travers des titres comme « Beauty Bomb », « Stay WITH me » ou encore « Trouble Maker ». Cependant, comme dans tout album complet, certains titres ne connaîtront sans doute pas une grande longévité. 

Nous sommes habitués à cette forme de controverse constante autour des comebacks de STAYC. Comme « Cheeky Icy Thang », « RUN2U », « Beautiful Monster » et « Teddy Bear » ont été vivement critiquées lors de leur sortie. Les critiques sont toujours les mêmes : ce n’est pas le son de STAYC. Le dernier album était mieux. Elles devraient refaire X ou X chanson. 

Bref, ce groupe semble toujours initialement diviser, avant de réunir. Cette pression exercée sur STAYC, tant par le public coréen qu’international, aura fini par se manifester avec la soudaine chute de leurs ventes. METAMORPHIC n’a pas aussi bien performé dans les charts que leurs deux comebacks précédents – mais ce n’est pas pour autant que leur fanbase s’est amenuisée. Bien au contraire, cette dernière est solide et bien présente, affirmant petit à petit le statut de STAYC en tant que groupe iconique de la quatrième génération. 

Auteur / autrice

  • Rachel

    Rédactrice en cheffe et pvtiste en Corée ! Après avoir découvert la K-pop en 2016, c’est pour toute la culture coréenne que je me suis passionnée. Au travers de mes articles, c’est mes coups de cœurs et aventures que je souhaite partager avec les lecteurs de dear. korea.

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