LIVE REPORT : aespa fait vibrer le Zénith de Paris

9 minutes

Le groupe aespa était récemment de retour à Paris pour un passage très attendu au Zénith, dans le cadre de la tournée « SYNK: PARALLEL LINE ». On vous propose de (re)vivre ce concert avec nous, au travers des thématiques abordées et de ses aspects marquants. Embarquez pour un voyage entre virtuel et réalité ! 

Après leur dernier passage à Paris fin 2023, qu’on vous racontait ici, le public français attendait le retour d’aespa avec grande impatience. Leurs tubes plus récents “Supernova”, “Whiplash” et “Drama” méritaient en effet de prendre toute leur dimension sur scène ! Ce 4 mars, dans un Zénith complet et surchauffé, le public n’avait qu’une hâte : hurler les paroles en chœur avec les 4 membres. 

Un enchaînement de hits…

La première chanson est “Drama”, gros tube d’aespa, mais ici revisité avec un arrangement live. Plus rock et agressif, c’est pourtant vêtues de tenues de ballerines, diaphanes, que les membres d’aespa arrivent sur scène. Une entrée très forte et qui montre la parfaite maîtrise en danse du groupe de SM Entertainment. On a même le droit à un dance break inédit !

Puis, abandonnant les tutus longs, les membres entonnent leur debut, “Black Mamba” – dans une version aux basses boostées et avec un arrangement plus rock. Par rapport au concert de 2023, on peut noter qu’elles sont encore meilleures pour exécuter la chorégraphie complexe de cette chanson ! 

Plus tard pendant le concert, “Supernova” a été l’occasion d’entendre de puissants fanchants, montrant l’engouement pour cette chanson qui a connu une grande viralité sur les réseaux sociaux. “Better Things” a aussi permis aux fans de chanter les paroles en entier, car cette composition de la britannique RAYE est entièrement en anglais. On a senti les fans très enthousiastes, surtout pendant le bridge plein d’énergie de Karina. 

“Spicy” a été un des points culminants de ce concert, avec son énergie contagieuse et son mix qui a permis de faire ressortir les voix des membres. Winter impressionne avec sa high note (note aiguë) du dernier refrain, et laisse sans voix tout le public. Même énergie survoltée avec “Hold on tight” de la bande originale du film Tetris. Karina s’y offre un moment de breakdance improvisé et la performance vocale des membres est juste incroyable. 

… et de pépites musicales

Dès la troisième chanson, “Salty & Sweet”, aespa font le choix audacieux de présenter des B-sides de leurs albums récents. Si cette chanson avait connu des performances lives avant cette tournée, ce n’est pas le cas de chansons comme “Mine”, “Die Trying” ou “Flights, Not Feelings”. C’est l’occasion pour aespa de présenter des facettes moins badass et plus détendues, accessibles. L’énergie est différente et elles se montrent aussi à l’aise dans le R’n’B doux que dans le Hip-Hop aux accents jazzy. 

Elles performeant ainsi assises, avec des micros à la main, tous pailletés. C’est l’occasion de montrer leurs compétences en chant, alors que le public est moins focalisé sur la danse. Winter impressionne grâce à sa puissance vocale, et Ningning par sa précision. C’est particulièrement appréciable car il est vrai que les arrangements lives ne permettent pas toujours de bien entendre chaque voix individuellement. 

Des solos remarqués

Chaque membre a eu droit a son solo, comme lors de la tournée précédente. Dans des genres musicaux assez différents, c’est l’occasion pour les quatres artistes d’exprimer leurs couleurs musicales personnelles. 

Ainsi, Giselle montre toute sa sensualité et son charisme avec “Dopamine”. Dans une tenue décontractée, elle retournela salle par sa performance de danse. Le passage au sol a notamment fait trembler tout le Zénith ! 

Karina interprète “Up”, chanson hip-hop classique qui brille par une chorégraphie complexe et maîtrisée. Le footwork de la main dancer du groupe est incroyable. Karina montre, si c’était encore à prouver, à quel point elle est une des meilleures performeuses de sa génération. Hypnotisant. 

Ningning choisit quant à elle de mettre en valeur sa sensibilité et sa musicalité dans “Bored!”. La chanson est sentimentale, la chorégraphie est pleine d’énergie. Elle est totalement à l’aise et tient la salle à la force de sa voix. 

C’est Winter qui finit ce ballet avec “Spark”, tube house qui utilise admirablement les jeux de lumière et d’écrans offerts par la mise en scène. Elle tire parti des danseuses avec brio, et propose une chanson qui reste en tête largement après le concert. Winter parvient même à faire sauter toute la fosse en fin de morceau.  Magique ! 

Interactions & banane

Si, lors de la première phase de performance, le groupe semble absorbé par les chansons, dès le premier “ment” (moment de partage parlé entre les membres du groupe et la salle), il y a une volonté d’interagir avec le public. Se présentant dans un français adorable, chaque membre prend le temps de dire à quel point elle est contente d’être de retour à Paris. Giselle affirme qu’après plus d’un an d’attente, elles avaient hâte de performer devant les fans de l’Hexagone. 

Karina en profite pour tendre son micro aux fans dès la fin du ment. Ce ne sera que le premier d’une belle série. Juste après le réussi “Pink Hoodie”, un deuxième ment permet aux membres de se rapprocher du public. Winter ramasse une banane, riant de cet objet insolite au premier rang. Ningning demande “est-ce que vous aussi vous avez chaud?” suivis des “oui” enthousiastes du public. 

On sent les membres très complices, surtout pendant la fin du set, alors que des ballades dédiées aux fins de concert s’enchaînent. “Live my life” d’abord, puis “Just another girl” et “Life’s too short”, chansons plus pop-rock et laissant plus de place aux paroles et à l’interaction font la part belle aux moments authentiques et touchants. Les sourires rayonnants des quatre membres y sont pour beaucoup !

La consécration d’aespa

En arrivant à la fin du concert, la dernière title track en date du groupe, “Whiplash” fait l’effet d’un électrochoc au public. Taillée pour les clubs et pour faire danser les foules, la version live est parfaite. La chorégraphie est très impactante et sait ravir le public qui n’attendait que cela. 

Suivie par des chansons tout aussi badass comme “Set the tone”, “Next Level” et surtout “Armageddon”, aespa semblent y faire l’étalage de toute la confiance acquise depuis leurs débuts. Ce show fait vraiment plaisir à voir, et on sent le public totalement conquis. Le concept épique, qui a fait tout le succès du groupe, est très bien synthétisé dans la mise en scène puissante. La réussite est totale !

Un univers d’alter ego inquiétants 

Dès le début du concert, sur un fond de “Welcome to my world”, le public découvre des premières VCR (vidéos pré-enregistrées diffusées sur les écrans de la salle) montrant un univers inquiétant, empruntant au cinéma d’horreur. Elles permettent aux membres d’avoir le temps de se changer entre chaque phase du show,  sans pause dans une salle silencieuse pour le public. Chacune présente diverses tenues et accessoires permettant de les introduire avant le show.

D’habitude assez divertissantes, ces vidéos prennent une autre dimension dans ce concert. Les vidéos sont particulièrement bien réalisées et cohérentes, présentant une véritable histoire à dérouler au fil de chaque pause entre les chansons. Fait assez rare dans les concerts de K-pop pour être souligné ! Les musiques de fond sont elles aussi très bien choisies. 

Chaque membre s’y voit affronter des démons différents, ayant trait à la création et à un mystérieux livre. Reprenant le concept d’alter ego virtuels d’aespa, ces personnages finissent par se rencontrer et réaliser un mystère commun, ouvrant la porte vers un nouveau monde rassurant. 

Cette qualité dans les vidéos se retrouve d’ailleurs dans l’utilisation de Naevis, personnage virtuel de l’univers d’aespa. Cette dernière interpréte “Done” en guise de VCR, ce qui est plutôt étonnant !

Décors virtuels et charisme réel

Entourées de gigantesques écrans, savamment agencés, les membres d’aespa évoluent sur la scène du Zénith avec aise. Que cela soit une ville dévastée, un décor cyber-futuriste ou des paroles de chansons, les vidéos complètent très bien le show se déroulant sur scène. Accompagnées de danseuses qu’elles prendront le temps de présenter (c’était même l’anniversaire de l’une d’entre elles !), Giselle, Karina, Ningning et Winter savent occuper l’espace. La maîtrise des chorégraphies, parfaitement synchronisées, n’en est que plus appréciable. 

Pour certaines chansons, une cage à écureuil et des chaises sont utilisées, permettant une performance à plusieurs niveaux. C’est particulièrement bien utilisé pendant “Mine”. A des moments clés du concert, comme la fin de “Whiplash”, des confettis sont tirés, ajoutant une dimension encore plus épique aux chansons. 

Au fur et à mesure du concert, suivant parfaitement l’histoire suggérée par les VCR, les membres se permettent de plus en plus de sortir de la mise en scène millimétrée pour aller à la rencontre des fans. Pas avares en sourires et en signes aux fans, elles se laissent surprendre par les surprises des MYs (fandom d’aespa) qui ont préparé des bannières et des panneaux montrant tout leur amour. 

Des fans survoltés

Les fans, justement présent.es en masse dans le Zénith, n’ont pas attendu la première chanson pour exprimer leur ferveur. Faisant trembler la salle du Nord de Paris avec leurs pieds, le public français sait montrer qu’il est l’un des plus bruyants du monde, au grand plaisir d’aespa sur scène. D’ailleurs, dès la première chanson, tout le gradin était déjà debout, et ne s’est rassis que pendant les VCR. 

La séquence, désormais habituelle, des fans qui dansent dans la salle, filmés par les caméras, a été particulièrement émouvante. On y a vu tout le talent des fans de K-pop français, de tous les âges, qui ont appris les chorégraphies les plus iconiques d’aespa. Dans une ambiance bon enfant et bienveillante, toute la salle a pu briller. 

La mélodie de “Seven Nation Army” a été chantée plusieurs fois dans la salle, impressionnant les membres d’aespa. Elles ont même réclamé qu’on leur apprenne à la fin du concert ! Une photo a été prise avec tout le public, non sans un moment drôle quand les membres repèrent un insecte intempestif sur la scène. Cela ne les empêche pas de nous dire au revoir avec des sourires rayonnants. Ce moment de partage culturel a fourni une magnifique conclusion à ce concert, rempli de paillettes et d’excellence artistique. 

Un immense merci à Live Nation pour leur invitation !

Photos : Charlène C.


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