JUKEBOX : La cinématique de ZEROBASEONE

8 minutes

Le 26 août dernier, soit seulement trois mois après la sortie de leur album solaire You Had Me At Hello, ZEROBASEONE a fait son retour avec CINEMA PARADISE. Ce mini-album contient sept chansons qui nous transportent dans un véritable paradis musical et ne manque pas de nous faire danser… voire même pleurer. Alors, êtes-vous prêt pour le grand voyage ? 

Depuis le début de leur carrière, les neuf membres de ZEROBASEONE ne cessent de se surpasser. Ce groupe créé par WAKE ONE et formé suite à l’émission BOYSPLANET a conquis le cœur des fans dès son premier album, Youth In The Shade. En plus d’être invités à de nombreuses émissions de variété, les membres ont participé à plusieurs festivals tels que la KCON ou encore le MCountdown, dont un passage à Paris en octobre 2023. À ce jour, le groupe comptabilise plus d’un million d’abonnés sur Youtube et d’auditeurs sur Spotify.


ANALYSE TRACK BY TRACK

La title : GOOD SO BAD

Pour prolonger l’été, le groupe offre aux ZEROSE (nom du fandom) une title track pétillante et entraînante. Cette chanson d’amour montre la détermination des membres à se battre pour la personne qu’ils aiment sans jamais “la laisser tomber”, bien que cet amour semble les blesser. Ils ont conscience que ce bonheur est mauvais pour eux mais ne peuvent s’empêcher de le poursuivre. La mélodie enjouée contraste avec la symbolique tranchante des paroles et son style rappelle leur titre “Feel the pop”, sorti en mai 2024. Attention, “GOOD SO BAD” risque de vous rester en tête ! 

Le MV qui l’accompagne se rapproche quant à lui de leur toute première title track : “In Bloom”. En effet, on retrouve les neuf membres dans un univers parallèle qui font de leur mieux pour exprimer leur amour à la personne qui leur plaît. Le clip s’ouvre sur l’acteur Yoo Ji Tae écrivant une scène de fiction à son bureau. Il y décrit la souffrance d’un amour toxique et décide d’abandonner la personne en question. Ses mots jouent sur le moral et les actions des membres qui ont accès au script et voient leur monde et leur amour sombrer. Certains plans semblent sortir d’un K-drama puis alternent avec des morceaux de la chorégraphie. Les fans les plus attentifs reconnaîtront l’un des mouvements qui renvoie à la chanson “Here I Am” performée par tous les membres de BOYSPLANET à la fin de l’émission.

Les paroles semblent sous-entendre que leurs sentiments ne sont pas ou plus réciproques et qu’ils craignent que l’idylle vécue ne soit qu’un rêve. Plusieurs éléments furtifs laissent penser qu’il s’agisse de la fin de la relation, comme la mention indiquant “dernier épisode” au début du MV et le fait que le script soit terminé. Cependant, ce dernier brûle et plusieurs interprétations sont possibles, à savoir que les neuf membres se sont s’échapper du film dans lequel ils étaient pris au piège : enfin libérés des décisions du réalisateur, ils ont enfin le contrôle sur leur vie.

Screenshots du MV Good so Bad

Les b-sides

KILL THE ROMEO

La première B-side de l’album s’intitule “Kill The Romeo” et fait référence à la célèbre pièce de Shakespeare Roméo et Juliette. Dans cette version, la tragédie laisse place à une fin heureuse et éternelle. En effet, les membres choisissent de briser l’image tragique qui est donnée à l’amour dans ce récit : ils modifient l’histoire “à leur façon” en s’enfuyant ensemble (“We can be runaways”) pour faire triompher l’amour sur la cruauté du destin. Cette alternative positive permet à l’”histoire de se poursuivre” (“Story goes on”) et d’éviter la fin tragique.

Le rythme entraînant des couplets et du refrain tranche avec le pré refrain, un anti-drop sombre et sexy. La chorégraphie renforce cette atmosphère changeante en alternant mouvements provocateurs et jeux de regards avec un enchaînement d’exercices sportifs. Dès les premières notes, la mélodie enjouée et la répétition des onomatopées “nanana” semblent narguer ceux qui s’opposent à cet amour. Le pont est quant à lui plus calme et met en valeur la beauté des vocalises des membres avant d’opérer un changement radical dans l’instrumentale qui rappelle le pré-refrain. Juste avant l’ultime refrain, ils s’approprient l’histoire (“This is our story”) et laissent penser à une fin heureuse et méritée.

바다 / THE SEA (ZB1 Remake)

Cette reprise du groupe de la première génération UP est idéale pour célébrer l’été ! Cet indémodable est remis au goût du jour par ZEROBASEONE sans pour autant perdre de son authenticité. Cette douce et dansante chanson d’amour est introduite par un court chant de mouettes qui propulse directement les auditeurs au bord de la mer, et ce qu’importe la saison. Son rythme entraînant, dû à une basse sautillante et une composition avec des accords majeurs joyeux et estivaux, immortalise l’été dans cette bulle ensoleillée et protégée des tracas du quotidien. Le groupe accompagne la b-side d’une vidéo des membres s’amusant à la plage et profitant de leur été tous ensemble !

ZEROBASEONE ne sont pas les seuls à ajouter des reprises de tubes des années 1990-2000 dans leurs récents albums : on pense notamment à la reprise de Candy (H.O.T) par NCT DREAM peu avant de célébrer Noël en 2022.

INSOMNIA

Dans leur deuxième album, ZEROBASEONE proposait la douce b-side “Good Night” qui évoquait la curiosité soudainement ressentie pour la personne aimée à la tombée de la nuit. Dans “Insomnia”, ce besoin de voir cette personne tourne à l’obsession et devient la cause d’une insomnie. Cette dernière “illumine la nuit” et empêche celui qui pense à elle de dormir. 

Contrairement à la gravité de la situation évoquée, le style de la chanson la rend difficilement écoutable en cas de réelle insomnie. En effet, sa mélodie énergique et dansante met en lumière l’aspect excitant et palpitant de cette obsession. Le sample de notification d’un message reçu est utilisé avant les refrains et laisse penser que le protagoniste passe la nuit à attendre une réponse de la personne aimée. Dans l’animation qui accompagne l’audio, un jeune homme admire par la fenêtre l’image d’une jeune fille qui surplombe la ville endormie. Les objets autour de lui flottent dans les airs : le temps semble être arrêté. 

ROAD MOVIE

Cette b-side, qui a pour titre un genre cinématographique américain qui dépeint l’errance vers l’inconnu, mélange plusieurs styles musicaux. Les couplets alternent entre rap et hip-hop tandis que le pré-refrain donne l’impression, grâce aux voix angéliques de Zhang Hao et de Taerae, de s’envoler vers de nouveaux horizons. Les paroles transmettent justement ce message de fuite vers un futur dans une “autre dimension”, lieu où tous les rêves sont réalisables car les limites n’existent plus. Le refrain, un anti-drop à l’image d’une chute soudaine, reste facilement en tête. La fin de la chanson est chantée en chœur par les membres, lui donnant ainsi une atmosphère particulière : ce “road movie” ou “film de route” devient leur “odyssey”, à savoir un voyage surprenant rempli d’aventures. 

Dans l’animation qui l’accompagne, on suit un jeune à la poursuite de son rêve qui traverse le désert américain en roller jusqu’au Grand Canyon qu’il franchit d’un saut. Il survole le vide sans peur et atteint son but dans ce qui semble être un rêve lucide puisqu’il n’a en réalité pas quitté le fauteuil de son salon. 

ETERNITY

C’est dans une ambiance de fin de concert que s’achève ce voyage. La mélodie, douce et nostalgique, rappelle la chaleur d’un coucher de soleil en cette fin d’été. Il en est de même pour la vidéo qui l’accompagne dans laquelle le temps s’écoule dans un sablier qui se régénère et sur une l’écran d’une radio. Ce dernier n’affiche que les chiffres 0 et 1, en référence au nom du groupe.

D’autres allusions sont repérables dans les paroles, telles que celle faites à “In Bloom” avec “Everywhere we go, the flowers we bloomed are everywhere” (Partout où nous allons, les fleurs que nous avons fait fleurir sont partout) ou encore la mention de “This moment might never come again” (ce moment pourrait ne plus jamais revenir), rappelant que leur contrat est éphémère. Le message de la chanson, qui est de profiter de l’instant présent tout en rêvant de rester ensemble pour toujours, a donc un impact encore plus fort. Cette ode aux fans réchauffe le cœur des ZEROSE qui espèrent rester avec les neuf membres pour l’”éternité”.

YURA YURA (Korean Version)

Ce doux son addictif et aussi frais que la brise printanière vous semble familier ? Il s’agit de la version coréenne de leur single japonais “Yura Yura” sorti en mars 2024. Son instrumentale rythmée et sa mélodie entêtante ont introduit le printemps avec gaieté et motivent les auditeurs à affronter l’hiver. De même pour son MV coloré qui apaise les esprits en cette période de rentrée.

Son message bienveillant et positif évoque à nouveau l’éternité et la façon dont l’amour renaît, de même que la nature au printemps. Cet amour est communiqué par le biais de la chanson qu’ils continueront de chanter jusqu’à ce qu’elle atteigne la personne aimée et se répande dans l’air comme le font les pétales des cerisiers. 

Conclusion

Ce nouvel album tourne autour de l’amour et des épreuves qui l’accompagnent. ZEROBASEONE aborde cette thématique avec davantage de maturité et se révèle ainsi sous un nouveau jour, de quoi charmer les ZEROSE qui ne se lasseront pas des sept morceaux ! Leur évolution, après seulement un an de carrière, promet un avenir glorieux pour les membres auquel les fans espèrent assister aussi longtemps que possible.


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